7/10Le Fils d'Hitler - Une aventure de Dickie

/ Critique - écrit par athanagor, le 08/08/2010
Notre verdict : 7/10 - Sieg Dickie (Fiche technique)

Sur 64 pages, Pieter de Poortere nous raconte, par le rire et par l'image, l'histoire d'une filiation pour le moins particulière.

Dickie, personnage emblématique de Pieter de Poortere, est un anti-héros constamment suivi par la poisse, qui imagine ou participe à des solutions dont les effets sont pires que les problèmes qu'elles tentent de
résoudre. Ainsi, quand son destin se mêle à celui d'une figure historique, c'est assez naturellement que le destin pointe son doigt sur Hitler.

Centré principalement sur l'existence du Führer et les relations tardives qu'il entretiendra avec Dickie, son fils retrouvé, cet ouvrage se débarrasse résolument des considérations morales, philosophiques ou politiques, pour ne retenir qu'un chapelet de situations, pourtant affreuses, mais dont l'agencement particulier suscite le rire. C'est sur ce principe que l'auteur ouvre son album sur une double page représentant une bataille de tranchée pendant la guerre de 14-18, peuplée de soldats parfois en morceaux, où il s'agit de savoir « où est Adolf ? », question qu'on a pris l'habitude de se poser, mais de manière plus pacifique, avec Charlie. Une fois cette première devinette résolue (ne vous inquiétez pas, il y en aura d'autres), on peut se lancer dans la lecture du reste de la vie du père Hitler, de la conception de Dickie, et de la façon dont le père et le fils se retrouveront réunis.

Sans aucune parole, sur des planches de neuf cases assez larges, le défilement des circonstances et des situations se lit avec un certain plaisir, voire même une réelle hilarité. Pourtant, certains passages ne décrochent pas le moindre rictus. Non pas qu'ils soient affreux dans ce contexte particulier, mais simplement, ils ne sont pas bons et les chutes sont étranges. Que cela soit dû aux différences culturelles, que l'absence de texte tend à estomper, ou simplement au fait que parfois, ben... c'est pas drôle, ces moments ne sont pas suffisamment nombreux pour faire naître la déception, et il reste une majorité de passages ingénieux et inventifs, qu'on aura même, à l'occasion, envie de relire, ne serait-ce parce qu'on ne sait plus « où est Adolf ? ».