8/10Ceci est mon corps - Tome 1 - Lumière crue

/ Critique - écrit par Sylvain, le 24/02/2009
Notre verdict : 8/10 - Lumière crue sur viande crue (Fiche technique)

Tags : corps ceci goethals marie tome bamboo damien

Un futur tel que personne n'en veut (sauf quelques chanceux) où cynisme et argent font bon ménage. Le tout dans un album très sympa.

Los Angeles dans quelques années, les riches et les pauvres vivent dans deux mondes devenus totalement étanches. D'un côté les belles villas, l'eau et la nourriture à volonté, de l'autre la lutte permanente pour quelques dollars et pour la vie.

Belle piscine...
Belle piscine...
Ce monde vous semble déjà familier ?  C'est vrai, mais les auteurs de cette belle BD d'anticipation ne s'arrête pas là : grâce à la technologie du NEED il est possible en payant le prix fort de "louer" le corps d'un "volontaire" dans le cadre réglementée de la loi sur la "commercialisation humaine".

Le premier opus fait la part belle à la découverte d'un futur possible de notre belle civilisation : l'un de ceux où l'argent à tout acheté, jusqu'aux corps humains... La ligne choisie par le scénariste est différente de celle par exemple de Une brève histoire de l'avenir chez Delcourt, où les groupuscules politico-religieux ont fait basculer le monde ; ici c'est le fric qui a gagné, et dans les grandes largeurs encore, comme vous le découvrirez à la fin du second tome.

Bref, Damien Marie signe un scénario qui tient bien la route et qui permet de traverser ce monde très cyberpunk avec plaisir, même si parfois l'auteur, qu'on sent révolté par le monde qu'il propose, ne va pas assez loin dans son discours (certains protagonistes sont cyniques et naïfs en même temps, on a un peu de mal à y croire). Je reviendrai d'ailleurs sur cette remarque dans ma critique du tome 2. L'idée du "déplacement corporel" est la bienvenue, même si elle n'est pas totalement nouvelle, et va permettre de donner du rythme à l'intrigue dès le deuxième tome.

Mon seul bémol sur cet album n'est donc pas le scénario et le monde qui nous est proposé, mais plutôt le dessin. La plupart du temps le dessin sert  l'intrigue de belle manière, mais parfois il y a vraiment de l'abus : personnages changeants, couleurs approximatives, certaines planches auraient mérité un meilleur traitement. Je ne sais pas en combien de temps l'album a été produit, mais je pense que quelques semaines supplémentaires pour revoir certaines parties auraient été bienvenues. Cependant les planches sont bien structurées à défaut d'être toujours bien dessinées.

Finalement, Goethals et Marie, assistés de St Blancat (coloriste, pourquoi les coloristes ne sont-ils jamais sur la couverture ?), nous fournissent un très bon premier tome pour cette histoire futuriste qui ravira la plupart des lecteurs.