5.5/10Carmen McCallum - Tome 11 - Nouméa-Tchamba

/ Critique - écrit par plienard, le 20/04/2011
Notre verdict : 5.5/10 - BD écologique d'anticipation (Fiche technique)

Tags : carmen callum tome duval fred noumea delcourt

Carmen va tenter d’empêcher une catastrophe humaine. Elle va être aidée en cela, pardon obligée par l’intelligence artificielle Dommy. Mais rassurez-vous, Carmen fait toujours cela pour l’argent.

Carmen cherche à libérer son ami Scott Brennan. Elle se rend donc en Nouvelle-Calédonie, mais cela est trop facile et elle tombe dans le piège tendu par Dommy. L’intelligence artificielle a réussi à lui implanter un composant dans son cerveau afin de se servir d’elle ... pour sauver le monde.


Carmen enfin à l'action.
Souvenez-vous, Mars 2011, un tremblement de terre au Japon provoque un accident nucléaire et un tsunami qui tue des milliers de gens. Depuis ce moment, une sorte de révélation écologique collective apparaît sur les dangers du nucléaire et les problèmes d’énergie. Ce scénario catastrophe aurait aussi bien pu être écrit par Fred Duval pour un épisode de Carmen Mc Callum. Et ce dernier n’est pas tombé loin. Hasard heureux (ou malheureux), la sortie du 11eme album de Carmen Mc Callum résonne étrangement par rapport à l’actualité. Voyez plutôt : une nouvelle énergie a été trouvée, les plus grosses multinationales sont sur le coup et se sont alliées pour extraire ce nouveau combustible avant que l’ONU ne leur en empêche. Le danger vient de la mer du Pacifique et la probabilité de glissement de terrain que cela peut provoquer s’il y a trop d’extraction. Glissement qui engendrerait un gigantesque raz de marée sur les îles du Pacifique dont la Nouvelle-Calédonie.

Problèmes d’environnement, états inféodés aux multinationales, exploitation abusive des ressources, c’est le cocktail énergique de Fred Duval pour cet album. Si, concernant le sujet, il tape juste et au bon moment, son propos demande beaucoup d’explications. Elles sont bien données, dès le début, mais le tout est un peu indigeste. Entre les explications de Dommy sur la prise de contrôle de Carmen, sur l’exploitation du minerai, les conséquences de son extraction et ajoutez à cela les différents clans et autres groupes à identifier, et on a bien plus d’un tiers de l’album consacré à cela. Il reste donc peu de place pour l’action qui est quand même une des marques de fabrique de la série et de l’héroïne. Mais peut-être que celle-ci se fait trop vieille ?

P
DR.
eu d’action, une mission qui se déroule sans accroc, non vraiment pour cet album on s’ennuie un peu. Il nous reste juste l’envie d’attendre le tome suivant tant quelques indices ont été placés tout au long de ce tome et qui annonce quelques affrontements futurs : Carmen obligée de s’attaquer au projet de Christina Ivanov, l’implant dans son cerveau. On s’enthousiasmerait presque plus pour ce qui a à venir plutôt que pour ce qu’on vient de lire. Une satisfaction, quand même, concernant le dessin d’Emem qui gagne pu à peu en assurance (il a repris le dessin de la série depuis l’album n°9, Vendetta). Plus clair que les précédents, malgré une tendance récurrente à utiliser un peu trop le noir (sur les ombres), on prend du plaisir à regarder ses dessins.

Fred Duval s’essouffle-t-il sur la série ou a-t-il repris chercher à reprendre son souffle avant de repartir de plus belle ? Nous ne pourrons le dire qu’au prochain tome. Reste que si l’association Dommy-Carmen semblait intéressante, elle accouche d’une souris, tant tout leur devient facile. Et pour le lecteur, ce n’est pas très intéressant.