Canicule, un album très chaud
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 24/04/2013 (Tags : chaleur canicule france chaud meteo eau journee
Je m’appelle Jessica, je vis à la campagne et je hais mon mari, Horace, violent, obsédé, libidineux. Il a un frère, Socrate, un peu simplet, quoique, et qui ne rêve qu’à sa putain qui lui a refilé une chaude-pisse.
DR.J’ai une fille, Ségolène, complètement nymphomane, qui ne pense qu’à se faire tirer par le portos que mon mari emploie à la ferme. J’ai aussi un fils qui se prend pour un caïd de film américain. Il y a la vieille Gusta qui fait la bouffe et qui craint à tout moment de se faire virer par Horace et finir à l’hospice. Heureusement, un américain va arriver. Je l’attendais depuis un moment, ce Jimmy Cobb ! Il fuit la police après son vol à main armée réussi et il s’est caché dans la grange. Il va changer ma vie …
Un ancien président du festival d’Angoulême (en 2011), Baru, se met à adapter un polar de Vautrin. Ça donne du sang, des tripes, du cochon, de la chaleur et des textes bruts. Baru aime le quotidien et son social. Vautrin aime le polar, le parler vrai, sans chichi.
Les personnages sont hauts en couleur. Tout à la fois, abjects, ridicules, les hommes sont peut-être les pires. Le monde de Vautrin n'aspire pas à aimer la campagne et est très caricaturale. Baru en remet une couche avec son dessin tout en vérité.
Ces deux-là étaient faits pour s’entendre, ils ne pouvaient pas passer l’un à côté de l’autre. Leurs univers ont quelque chose de commun, une vérité abrupte qui donne un album rude mais superbe.