Brüssli - Tome 1 - Le conquérant

A la place de Panpan le gentil petit lapin, il y a Raviolissimo, une boule de poils rose égoïste, ronchonne et agressive. A la place de la charmante princesse, il y a Dorette, une Britney Spears crétinoïde. Et enfin, en remplacement du petit héros traditionnel à la gavroche, on retrouve Brüssli, un petit gnome à la gueule crochue et un tantinet naïf. Le dessin épouse cette fausse piste parodique. Des couleurs très chaudes et douces, des cotés très Disney (les loups, des couleurs douces et les contours des personnages en marron clair plutôt qu'en noir) pour finalement un rendu beaucoup moins innocent qu'on ne l'aurait cru. Les quelques moments où Brüssli revêt la forme d'un conte gentillet sont rapidement brouillées par un récit qui explose, de manière colérique et spontané. On ne peut pas vraiment parler de parodie. Les références sont apparentes mais pas là pour combler les vides.

Désossé de toutes ses exubérances et de son dynamisme à la Tex Avery, que reste-t-il à Brüssli ? Une histoire sans trop d'enjeux. L'objectif ne semble pas vraiment scénaristique. On perçoit pour l'instant juste une succession de saynètes à fort potentiel humoristique. Vers la fin de l'album, émergent les « méchants » de l'histoire. Des loups, bien évidemment. L'opposition entre le bien et le mal semble fixée, reste à savoir ce que les auteurs vont bien pouvoir en faire.

Un premier album exubérant, foldingue, pour une série qui promet de bons moments. Reste à connaître le fond du scénario, qu'on n'a pour l'instant qu'entrevu.