6/10Bonne santé

/ Critique - écrit par iscarioth, le 02/11/2005
Notre verdict : 6/10 - Les médecins ont la parole (Fiche technique)

Tags : sante bonne vie physique healthy maladie activite

Bonne santé est un album constitué de chroniques à qualité variable, selon les degrés de sensibilité et d'appréciation de chacun. Indéniablement, le contenu est honnête et intense, mais sa mise en forme, très peu académique et plutôt difficile d'accès en découragera plus d'un...

L'auteur

C'est avec cette présente collection Ecritures, chez Casterman, que Charles Masson s'est révélé, en 2003, avec Soupe froide. Très apprécié par la critique, cet album traitant d'un clochard s'échappant de sa maison de repos en plein hiver, a reçu le Prix France Info de la BD d'actualité et de reportage. Charles Masson est un médecin ORL (Oto-rhino-laryngologiste : oreilles, nez et larynx). Il est aussi dessinateur et c'est encore une fois son expérience professionnelle qu'il met en scène avec cet album...

L'histoire

Bonne santé met en scène six petites histoires, que l'on imagine plus ou moins autobiographiques, sur les thèmes de la maladie et de la pratique médicinale et chirurgicale.

A l'aveugle

Bonne santé est un album basé sur le témoignage, le vécu. On ne s'étonne pas de savoir Charles Masson médecin, et de deviner un contenu de réflexion et d'autobiographie. Pour transmettre son témoignage et son expérience de médecin, Masson a choisit des procédés narratifs très détournés et déroutants pour le lecteur. Ses histoires mettent souvent en scène des médecins, dans leurs gestes et habitudes de tous les jours (univers conjugal et urbain dans Le Menteur et dans l'intimité d'une chambre dans Le Prof). Ce que ces individus racontent, par rapport à leur profession et leur expérience, n'est que rarement mis en rapport direct avec l'image. Le témoignage est graphiquement invisible. Dans Le Menteur et Le Prof, les deux premières histoires, les personnages principaux racontent leur vécu par l'intermédiaire du songe et du dialogue, au coeur de leur quotidien et de leur intimité. Dès le départ, l'impact du témoignage chez le lecteur est amoindrie par cette cécité.

Abstrait

Les pantoufles, la troisième histoire, est plus illustrative. Les propos du médecin sont pour la première fois de l'album mis en rapport direct avec l'image. L'histoire, dont est tirée l'illustration en quatrième de couverture, n'en a que plus d'impact et, la sobriété conservée, ne verse jamais dans le pathos. Vient ensuite La Carapace, qui traite du comportement des chirurgiens cherchant à se protéger de leur univers mentalement éprouvant. En insérant des strips humoristiques, Masson crée un univers décalé représentant parfaitement le refuge que peut constituer l'humour. Dans sa deuxième partie, l'histoire verse plus dans un surréalisme déroutant. Inutile de continuer plus loin dans l'énumération : vous l'aurez compris, Bonne Santé n'est pas un témoignage documentaire. C'est une vision tourmentée, imagée, voire même abstraite du milieu médicinal et de la maladie. Les histoires livrées sont difficiles d'accès, parfois très peu compréhensibles (Madame Lustucru).


Bonne santé est un album constitué de chroniques à qualité variable, selon les degrés de sensibilité et d'appréciation de chacun. Indéniablement, le contenu est honnête et intense, mais sa mise en forme, très peu académique et plutôt difficile d'accès en découragera plus d'un...