Blackline - Tome 1 - Guerre privée
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 17/02/2011 (Tags : tome livres blackline lombard guerre privee jeunesse
Tout se vend, tout s’achète, même la guerre. Les conflits commencent à être gérés par des entreprises privées qui proposent leurs services. Blackline est de celles-là.
Bao Jay Greaves travaille pour Blackline en tant que mercenaire permanent. Ancien marines et fils d’un marines et d’une franco-vietnamienne, il s’engage avec Blackline après les attentats du 11 Septembre qui ont été pour lui un traumatisme. Cette fois, il est envoyé dans le sud de la Thaïlande où des inondations menacent de détruire une usine. Son directeur de la sécurité, Hans Gruber, s’en inquiète car elle contient de dangereux produits chimiques. Mais en plus de la météo, Bao Jay va devoir affronter les rebelles de la région, et surtout un possible traitre dans son équipe.
Apocalypse now !Un mec armé et en treillis sur la couverture, une jungle asiatique, des filles en maillot de bain près d’une piscine, ça ne vous dit rien ? Si je vous précise que c’est une nouvelle série de la collection Troisième vague ? Vous allez me répondre, Narcos ? Faux, dans cet album c’est une jungle sud-américaine et pas asiatique. Alpha, premières armes ? Encore faux. Il n’y a pas de piscines (ou pas encore). Cyclopes ? Toujours pas, cette série est chez Casterman. Vous séchez ? Cette nouvelle série s’appelle Blackline et son héros américain, Bao Jay Greaves. Et comme vous pouvez vous en rendre compte, cette série ressemble à de nombreuses autres. Le plus flagrant étant celle de Narcos, sortie récemment chez Le Lombard. Elles utilisent les mêmes clichés avec ses jolies filles, la piscine, un héros militaire. Mais cela, c’est quand on feuillette l’album, car quand on approfondit la chose, on n’a évidemment pas la même histoire et d’autant plus qu’elle est plutôt bien faite.
Les auteurs de cet album sont Hervé Loiselet (20 ans de guerre) et Laurent Queyssi (Les carnets secrets du Vatican, T3) et Pasquale Del Vecchio (Russel Chase, Zona X...) au dessin. Les deux scénaristes traitent ici de la guerre, et plus exactement de la privatisation de la guerre. Des sociétés offrent leurs services comme la logistique, la protection de site, l’engagement direct aux ONG, à l’ONU, à des états mais aussi des entreprises. C’est le cas dans notre histoire. La société Syngex a besoin de sécuriser son usine, mais surtout de garder secrets quelques documents et de récupérer des produits chimiques qui pourraient tomber entre de mauvaises mains. Elle fait donc appel à cette entreprise, Blackline. C’est le fil principal de l’intrigue. A cela, va s’intégrer d’autres intrigues qui vont complexifier l’histoire mais aussi la rendre plus dense et titiller notre intérêt. En effet, le comité de Blackline ne semble pas tout rose.
DR.Concernant le dessin, pas de grandes révélations. Nous sommes dans la collection Troisième vague, il n’y a donc pas de vague sur ce point ! Le style se veut réaliste dans la lignée de la collection. Et même s’il n’y a pas de surprises, le dessin est de qualité. On notera, tout de même, une chose étrange. Je l’ai lu, et relu une dizaine de fois sans comprendre ce qu’il s’était passé. Dernière case, page 37, Bao Jay a capturé le chef des rebelles et laisse entendre qu’il va l’interroger. La première case de la page suivante, le bras droit de Bao Jay lui annonce que le prisonnier est mort et Bao répond « on en sait assez pour lever le camp. Vite ! » Euh ??? Il ne manquerait pas quelque chose ? J’ai longtemps cru que des pages étaient collées, mais non ! Chacun devra se faire son opinion sur ce qu’il a bien pu se passer.
Malgré une grande redondance dans les couvertures et les ingrédients pour ses séries, la collection Troisième vague nous propose un nouvel héros très intéressant. Sûr de lui, compétent, l’homme semble intègre et sans failles. Le communiqué de presse du Lombard nous annonce qu’il va être amené à refuser les agissements du comité de Blackline et à affronter ses anciens employeurs. Des retournements de situation sont donc à venir.