Soleil : H@cktivists T2, Goblin's T11, Sherlock Holmes et les mystères de Londres T2

Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 20/02/2024

H@cktivists - Tome 2 : Enfants de l'enfer - note : 7/10

Laurent-Frédéric Bollée, l'auteur de La bombe, et Geanes Holland reviennent en force avec le tome 2 de leur captivante série H@cktivists publiée chez les éditions Soleil. Cette œuvre met en scène le groupe de hackers professionnels, FREEquency, agissant tel un moderne Robin des Bois, ébranlés par la perte de leur collègue Yéti.

© Soleil 2024.

Dans cette nouvelle aventure, les membres de FREEquency se trouvent confrontés au mystère entourant les événements de Miami, dévoilés dans le tome précédent. Alors que la jeune Hana est kidnappée par des yakuzas, une conclusion s'impose : ils doivent affronter une intelligence artificielle. Une expédition à Novgorod, en Russie, est lancée, mais l'affrontement avec une IA soulève la question de la réalité dans laquelle ils évoluent.

Ce récit oscille habilement entre la réalité et la science-fiction, dans une atmosphère à la Matrix. Le trait réaliste de Geanes Holland, d'une qualité remarquable, plonge le lecteur dans une réflexion similaire à celle des membres de FREEquency : peut-on vraiment croire à ce que l'on voit ?

L'univers des hackers implique des personnages borderline, et les rencontres de FREEquency ne font pas exception. Ils se confrontent à des individus loin d'être des modèles de vertu, contribuant ainsi à immerger pleinement le lecteur dans cet univers captivant.

Les deux premiers albums de la série se distinguent par leur plaisir de lecture, prenant le temps d'installer les personnages et de développer une intrigue complexe. L'ensemble rappelle des séries emblématiques telles que Carmen Mc Callum et Travis, offrant une expérience riche et intense.

Goblin's - Tome 11 : La mort du chef - note : 8/10

C'est une série qui n'aurait jamais dû avoir de suite. Ce tome 11 est un peu un miracle, le résultat d'un combat contre l'adversité. Le dessinateur Corentin Martinage est victime d'un grave accident qui le rend tétraplégique. Un long combat s'engage alors, porté par sa passion et plus surement par ses proches, pour signer 6 ans après le tome 10, un onzième tome qui résonne comme une victoire et comme une transposition de son histoire.

© Soleil 2024.

Le chef Goblin n'en peut plus. Il a préparé jusqu'au moindre détail un plan d'attaque d'un parc d'accrobranche ouverts par ces maudits Elfes. Mais tout foire lamentablement. Furax, il quitte ses congénères. On retrouvera son corps couvert de sang le lendemain. Qui a bien pu assassiner le chef ? L'enquête commence …

C'est une grande histoire qui nous est proposée là. Une sorte d'enquête policière avec ce que cela comporte comme faiblesse d'efficacité quand on est un Gobelin ! Personne et tout le monde est à peu près coupable.

L'humour des Goblin's est toujours aussi présente. C'est un peule village des Schtroumpfs version fantasy avec tout ce que cela comporte de décalage nécessaire. L'humour y est totalement décalé, jouant sur la bêtise des personnages avec ce que cela peut apporter comme situations rigolotes.

Sherlock Holmes et les mystères de Londres - Tome 2 : Le retour de Spring-Heeled Jack - note : 6.5/10

Suite de l'enquête apocryphe démarrée précédemment par Sherlock Holmes pour résoudre une série de meurtres odieux sur des fillettes. Les soupçons de l'enquêteur londonien portent sur un lord revenu à moitié fou de l'Afghanistan. Mais les conventions empêchent de pouvoir réellement l'accuser de front. Il va falloir trouver d'autres moyens, peut-être au-delà de la légalité pour le confondre.

Jean-Pierre Pécau est là où on ne l'attend pas. L'auteur de nombreuses séries uchroniques sur fond historique revisité (Jour J, Histoire secrète …) s'attaque à un mythe de la littérature pour lui en donner une vision totalement inédite. Plus anarchiste, moins conventionnel, parfois graveleux, ce Sherlock Holmes détonne jusqu'à en surprendre son fidèle ami, le docteur Watson. Michel Suro (Le Siècle des ombres, Les Reines de sang - Jeanne la mâle reine) en signe le graphisme pour un style qui rappelle celui d'un François Boucq sur le Janitor.