Rue de Sèvres : Chaplin T3, La guerre invisible T3, La longue marche des dindes

Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 02/11/2022

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Chaplin - Tome 3 : Chaplin contre John Edgar Hoover - note : 6.5/10

Fin du triptyque de Laurent Selsik et David François sur une des légendes du cinéma, le britannique Charlie Chaplin.

Dans ce dernier album, Chaplin traverse des moments de doutes et va marquer ses dernières œuvres par un engagement plus réaliste et politique (Les Temps Modernes, Le Dictateur), ce d'aucun traduiront par du communisme. On est alors dans une période de l'histoire américaine et du monde, où deux blocs se font face et où un certain John Edgar Hoover est à la tête du FBI. Et pour le numéro un du bureau fédéral, Chaplin est une cible principale.

Un album qui fait la part belle à l'engagement de Charlie Chaplin, mais ne fait pas l'impasse sur sa vie amoureuse tumultueuse qui reste compliquée. Personnage conscient des drames sociaux qui se jouent dans la société, les auteurs le présente aussi comme un éternel amoureux toujours sensibles à la gente féminine, et crédule aux sentiments des autres.

Un album où il est victime : des femmes et du maccarthysme.

La guerre invisible - Tome 3 : L'institut - note : 8/10

Fin de la trilogie de Frank Giroud, Laurent Galandon et Olivier Martin aux éditions Rue de Sèvres où les services d'espionnage israéliens, qui ne se nomment pas encore Mossad, sont à la recherche des nazis qui se cachent dans le monde. Et Hans-Erich Jaeger est une cible privilégiée pour Chaïm Glassman. Ils savent qu'il se trouve en Argentine, mais ils vont avoir besoin de Manfred Fürbringer, taupe russe dans le programme militaire américain. Ils vont ainsi l'obliger à prendre contact avec l'ancien SS. Mais les méthodes utilisées vont amener la propre fille de Chaïm à s'interroger sur leurs actions.

© Rue de Sèvres 2022.

Est-ce que la fin justifie les moyens ? Peut-on utiliser, doit-on utiliser les mêmes moyens que ses ennemis ? c'est en substance les questions auxquelles cet album nous invite à réfléchir. Avec des personnages bien développés et des sujets historiques et réels, ce triptyque n'aura eu de cesse de nous émouvoir et nous interroger. On regrettera cependant un dessin pas toujours à la hauteur et des personnages pas toujours maitrisés, notamment lors du massacre d'Hébron (pages 8 à 11) ou lors de la réunion des services secrets (pages 14 à 17).

La longue marche des dindes - note : 7/10

La longue marche des dindes est un roman de Kathleen Karr (aux éditions L'école des loisirs). Il est ici adapté par Léonie Bischoff (La petite bédéthèque des savoirs T23 au Lombard, Anaïs Nin et Hoodoo darlin' chez Casterman) en bande dessinée chez Rue de Sèvres.

Simon Green n'est pas le plus doué des élèves de sa classe. Mais c'est le plus âgé à force de redoubler. Mais lorsque vient le jour où son institutrice, Miss Rogers, l'invite à prendre son envol et explorer le monde, il se retrouve devant un gouffre : "Qu'est-ce que je vais faire maintenant ?". En discutant avec M Buffey, éleveur de dindes, il va apprendre qu'à Denver, on achèterait les dindes 20 fois plus chères qu'ici. Le jeune cerveau de Simon se met alors travailler. Et il va vite voir la fortune qu'il pourrait en tirer s'il emmenait les 1000 dindes de M Buffey jusqu'à Denver.

Une histoire sympathique avec un dessin frais et propre nous emmène sur les routes de l'Amérique pour une ruée vers l'Ouest originale. Au gré de son parcours, Simon y rencontrera toutes sortes de personnages : un conducteur de mules ivrogne, une esclave en fuite, un père sans cœur, et évidemment des indiens.

Une ruée vers l'Ouest pas si traditionnelle, à l'américaine avec son côté self-made man, pleine de bons sentiments, de débrouillardises et d'amitiés.