Orson et La Famille chez Delcourt

/ Critique - écrit par Cirriana, le 30/11/2024

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Orson. Welles, l'Artiste et son ombre chez Delcourt

Orson Welles, l'Artiste et son Ombre, publié par Delcourt, s'inscrit dans la tendance contemporaine des biographies graphiques. Si Orson Welles, cinéaste de génie, magicien de la narration et maître de la mise en scène, fascine par son aura intemporelle, ce roman graphique cherche à dévoiler les ombres qui habitent son personnage.
© Delcourt 2024.

 

Le trait de la BD, entre réalisme et caricature, reflète la dualité de l’artiste : un homme dont la stature imposante dissimule les blessures d’un ego fragile et les échecs d’une carrière souvent sabotée par l’industrie. Les auteurs mettent en lumière les contradictions de l’homme, entre visionnaire avant-gardiste et tyran des plateaux de tournages. On y découvre une succession d’anecdotes et de clichés qui apportent un peu de légerté à la profondeur psychologique faite sur sa personnalité.
© Delcourt 2024.

 

La narration éclatée fait écho aux innovations de Welles, mais cette ambition se retourne parfois contre elle : certaines transitions abruptes et les choix narratifs peuvent laisser le lecteur déconcerté, voire frustré. Néanmoins, le récit parvient à capturer les grands moments de sa carrière, depuis le triomphe de Citizen Kane jusqu'aux errances de ses projets inachevés.
© Delcourt 2024.

 

Bref, Orson Welles, l'Artiste et son Ombre est un hommage oscillant entre l’admiration et le désenchantement. Si l'ouvrage invite à redécouvrir l’œuvre du cinéaste, il peine à rendre justice à la complexité de son génie tout en mettant en relief la complexité de l'homme aux multiples facettes. Un bon cadeau de Noel pour les fans de cinémas.

La Famille chez Delcourt

La Famille, publié par Delcourt, est une bande dessinée qui s’aventure au cœur des liens familiaux, mais aussi et surtout dans la secte parisienne du même nom. L’histoire se concentre sur une jeune femme en passe de devenir maman et les personnages d’une même famille : La Famille. Car oui, ce groupe d'individu ne vivent qu'entre eux, ne se parlent qu'entre eux, ne se marient qu'entre eux et portent 4 patronymes en tout. La consanguinité y est telle que les enfants sont souvent porteurs de handicaps. On les repère facilement aussi grâce à leurs codes vestimentaires stricts où certaines couleurs sont interdites.
© Delcourt 2024.

 

La mise en perspective se fait avec cette jeune femme, son père vient de décéder. Elle ne sait rien de lui sauf sa violence et son mutisme. Lors d'une chasse aux trésors elle va fouiller ses secrets, ses douleurs, et ses aspirations. 
© Delcourt 2024.

 

L’une des forces de l’album réside dans la subtilité du scénario, qui met en relief la manière dont les relations évoluent avec le temps. Les non-dits, les ressentiments enfouis, et les souvenirs partagés dessinent des liens riches et souvent compliqués. Bref, un titre qui ne fait pas que le portrait de cette secte mais tire aussi des conclusions sur le liens familiaux et l'importance de savoir d'où on vient.