Makaka : Les Larmes de Nüwa
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 23/06/2015Tags : nuwa heros larmes avis aventure livre choix
Cette semaine est une spéciale Makaka Edition chez Krinein. On démarre avec une de leur spécialité : la BD dont vous êtes le héros !
Créée en 2007 par Shuky Médina et Karine Laca, cette toute jeune maison d’édition est une suite logique après www.30joursdeBD.com, un site web (désormais fermé) qui permettait aux jeunes talents qui sévissait sur la toile d’avoir un peu de visibilité. Le succès est immédiatement au rendez-vous et après le site en janvier 2007, c’est carrément une maison d’édition que Shuky et Karine créent 7 mois plus tard, en aout 2007.
©Makaka édition 2015.
La toute jeune maison d’édition Makaka c’est un peu fait la spécialiste des bandes dessinées interactives, ou plus exactement celles dont vous êtes le héros. Il n’est pas question ici de digital ou de nouvelles technologies. Le principe est assez simple et connu. C’est vous qui décidez ce que le héros ou l’héroïne doit faire. Pour cela, vous naviguez d’une case à l’autre parmi les choix qui vous sont proposés. Exemple : un homme vous aborde en plein marché. Vous choisissez de le suivre ou de l’ignorer. Selon l’option sélectionnée, vous partirez lire la case 26 ou 46 ... C’est assez simple. C’est ludique et pouvez lire et relire l’album autant de fois que vous le voulez, vous n’aurez jamais la même histoire.
Dans l’album qui nous intéresse, nous incarnons une chasseuses de primes qui doit retrouver Les larmes de Nüwa qui ont été dérobées par trois voleurs clairement identifiés mais qui se cachent dans la ville. Nous avons la mission de les retrouver le plus vite possible avant que les plantes divines (= les larmes) ne dépérissent et n’assurent plus la survie de la cité. On a une journée ! Mais on part avec quelques armes, potions et une compétence choisie parmi trois.
©Makaka édition 2015.
Pour tout vous avouer, j’étais assez dubitatif sur ce genre d’album. Moi qui aime plutôt la BD classique, bien ordonnée, l’idée de lire des cases dans le désordre n’était pas pour me rassurer. J’ai d’autant plus douté lorsque j’ai, en plus, découvert qu’il fallait se munir d’un crayon et d’une feuille pour noter les indices, les informations, les points de vie et le temps de l’aventure qui s’écoule. Et puis, il faut une dizaine de cases pour que l’appréhension disparaisse et qu’on se prenne au jeu. On découvre son rôle et on se lance dans l’enquête. Rapidement on se trouve confronter aux différents choix qui se pose pour l’héroïne. Le suspens est vite à son comble même si la lecture est un peu chaotique du fait de feuilleter sans cesse l’album.
Manuro – un auteur maintes fois récompensé pour ses romans dont le lecteur est le héros – est le scénariste de cet album qui est le second après Captive, toujours chez Makaka. On ressent d’ailleurs bien sa maîtrise de ce genre de concept dans cet album où l’action se déroule dans un Japon médiéval.
Au dessin, Benjamin Jurdic nous offre un dessin élégant qui n’est pas sans rappeler le style de la série Tigresse blanche de Didier Conrad et Yann.
Pour ma part, j’ai été à deux doigts de capturer l’ensorceleuse Ae-Cha-Meng, et j’ai bêtement perdu la vie en traversant une forêt alors que j’étais sur les traces de son complice Masanoki-aux-deux-hérons. Mais, foi de Plienard, je ne m'avouerais pas vaincu. Je vous laisse car je n’aime pas rester sur un échec.