Grand Angle : Air T1, 13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter, La jeunesse d'Arsène Lupin

/ Critique - écrit par plienard, le 15/11/2023

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Air - Tome 1 : Sous un ciel moins gris - note : 8/10

Air, aux éditions Grand Angle, n'est pas une biographie du groupe français de musique électronique, c'est le nouveau diptyque de Philippe Pelaez et Francis Porcel qui signent leur quatrième collaboration après Dans mon village on mangeait des chats, Pinard de guerre et Bagnard de guerre. Ils nous emmènent dans une dystopie où l'air est devenu un poison pour l'homme après la chute d'une météorite libérant les virus et les bactéries contenu dans le permafrost terrien.


© Grand Angle 2023.

 

La distribution de l'air est ainsi gérée par le gouvernement qui doit faire face à des attentats qu'il attribue au groupe terroriste "Le réseau".

Philippe Pelaez et Francis Porcel nous emmènent entre Métropolis de Fritz Lang et 20 lieues sous les mers de Jules Verne. Car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, Air se déroule en partie sous les flots où un mystérieux sous-marin préoccupe le pouvoir en place.

Si le personnage de Shanice Abendale apparait bien crédule pour une responsable de groupe terroriste, celui de Troy Denen est parfaitement maitrisé et parvient à tromper son ennemi comme le lecteur.

Francis Porcel maitrise parfaitement son sujet avec des dessins parfaits et des décors qui nous emmènent dans un univers entre esthétique victorienne et révolution industrielle.

 

13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter - note : 8/10

Eric Stalner est un auteur qu'on apprécie chez KRINEIN. Le dessinateur de Fabien M, ou de La Croix de Cazenac (deux séries chez Dargaud) a rejoint les éditions Grand Angle, et après L'Oiseau rare et Bertille et Bertille, c'est un nouveau one-shot qui nous emmène dans l'ambiance des films des années 60, dans un road-trip d'une soirée qui va changer la vie de Jonathan Lassiter.


© Grand Angle 2023.

 

La journée se termine plutôt mal pour Jonathan. Il est 17h, et il se fait plaquer et virer de son boulot dans la foulée. Il en profite pour balancer son porte-document dans le visage d'un de ses ex-collègues (ce qui lui vaudra certainement des poursuites judiciaires …) et ne se rend pas compte qu'un pickpocket lui vole son portefeuille. Ajoutez à cela qu'il pleut averse dans une ville insignifiante du Nebraska, et vous comprendrez la détresse dans laquelle il se trouve. Mais sa rencontre avec un certain Monsieur Edouard va changer sa vie, ou en tout cas sa vision de la vie. Dans le bon ou le mauvais sens ?

On retrouve ce qu'on aime dans les histoires d'Eric Stalner : le côté humain de ses personnages, toujours soumis à des situations stressantes, à devoir faire des choix qui définissent une vie. Celle de Jonathan sera de suivre ou non cette rencontre faite au bar et de réveiller l'homme qui sommeille en lui.

On aime cette ambiance en noir et blanc dans une sorte de halo clair qui donne une élégance et une classe folle à l'époque traitée et renvoie au charme qu'exprime le personnage d'Edouard.

 

La jeunesse d'Arsène Lupin - Cagliostro - note : 5/10

Les éditions Grand Angle déclinent les aventures d'Arsène Lupin d'après Maurice Leblanc en BD. Après la célèbre Aiguille creuse, et le diptyque confrontant le gentleman cambrioleur à Sherlock Holmes, c'est la jeunesse de celui-ci qui est ici exposée. Par jeunesse, entendez plutôt "genèse", car il n'est pas question de le voir jouer à voler les billes dans la cour de l'école. On le découvre encore sous le nom de Raoul d'Andresy, déjà jeune homme, et pratiquement fiancé, et qui va tomber sous le charme d'une certaine Joséphine Balsano, comtesse Cagliostro, à la réputation sulfureuse. C'est d'elle qu'il tirera son patronyme d'Arsène Lupin.


© Grand Angle 2023.

 

Un album qui nous laisse sur notre faim, avec un récit qui manque de liant, des personnages qui surgissent comme un cheveux sur la soupe. La joie de vivre que Lupin esquisse sans cesse est totalement anachronique avec les événements qu'il subit. On a l'impression de tenir entre nos mains un condensé de situations chronologiques, des temps forts qui sont là pour créer la légende d'Arsène Lupin. Mais à part un sens de la déduction assez aberrant, on ne voit pas encore réellement ce mythe se révéler.

Et ce n'est pas les dessins qui vont réussir à sauver la mise, avec un trait fin, très géométrique et des décors aux détails minimalistes.

 


Les couvertures des 3 albums - © Grand Angle 2023.