Glénat : Jane, Arche de Néo T1, Les chevaliers d'Héliopolis T3

/ Critique - écrit par plienard, le 05/04/2019

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Jane - note : 6,5/10

Le roman de Charlotte Brontë, Jane Eyre, est adapté en bande dessinée par Aline Brosh Mckenna. Pour la plupart d'entre nous, ce nom ne dira rien, sauf peut-être pour les férus de cinéma, puisqu'on lui doit aussi l'adaptation du roman Le Diable s'habille en Prada avec Meryl Streep.


© Glénat 2019.

 Jane est ici une jeune fille orpheline, et recueillie par sa tante à la mort de ses parents. Elle n'a pas vécu une enfance très heureuse, totalement transparente pour sa nouvelle famille d'adoption. Elle débarque à New York pour faire des études d'Art mais a besoin de trouver un job d'appoint. Elle décroche un boulot de nounou chez une des plus riches et plus énigmatiques familles qui soient : les Rochester. Elle doit s'occuper d'une petite fille perturbée par la disparition de sa maman et dont le père est totalement absent. Mais Jane va obliger le père à assumer son rôle et contre toute attente, des liens vont se nouer entre eux, malgré la différence d'âge.

C'est une adaptation moderne qui nous est proposée ici. Les dessins sont signés par Ramon K Pérez, un dessinateur de comics récompensé à de nombreuses reprises (Eisner awards et Harvey awards). Il met son dessin au service d'une histoire et sait ménager le suspens. Les premières pages sans couleur sont assez époustouflantes, mais la couleur vient un peu gâcher la fête par la suite.

 

L'arche de Néo - Tome 1 : A mort, les vaches ! - note : 8,5/10

Ce premier tome d'une série naissante interpelle pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, c'est son titre ! On y voit le jeu de mot faisant référence au mythe biblique de l'arche de Noé où un couple de chaque espèce animale est invitée à prendre place sur une arche pour se sauver du déluge divin. Alors, ici Néo est un cochon-nain, ancienne star de publicité, recueilli dans une ferme zadiste.


© Glénat 2019.

 Dans un second temps, le dossier presse annonce un road-trip animal assez incongru. Un cochon, une vache, une brebis et une poule qui se prend pour un coq, obligés de fuir la ferme zadiste où ils coulent des jours heureux pour éviter d'être emporter à "l'abattoir". Mais c'est quoi l'abattoir pour eux ? Impossible à dire puisque personne n'en est jamais revenu ! Une simple légende pour faire peur ?

À l'heure où la cause animale et le respect de son intégrité trouve de plus en plus d'écho dans notre société, ce premier tome va donner un coup de main à tous les vegans et autres défenseurs des animaux. Entre l'élevage intensif, les transformations génétiques pour optimiser le rendement des animaux, notre société consumériste et l'homme en général en prend un coup sur la figure, voire sur la gueule.

Le monde des hommes court à sa perte et Noé et ses amis seraient les derniers de leurs espèces pour sauver le monde animal. C'est grinçant. Le trait de Paul Trichet sert le propos avec justesse et précision. Ses animaux sont plus vrais que nature.

Une bande dessinée qui amène à réfléchir autant qu'elle nous divertit, sans moralisation outrancière. Chacun pourra y prendre ce qu'il veut. Un récit qui prend aux tripes ….

 

Les chevaliers d'Héliopolis - Tome 3 : Rubedo, l'œuvre au rouge - note : 8/10

Alors que les Humanoïdes associés consacrent une intégrale de 12 volumes au maître Alejandro Jodorowsky, celui-ci continue de raconter des histoires avec les meilleurs dessinateurs qui existent.  On est maintenant chez Glénat, et l'auteur d'origine chilienne revisite l'histoire de France avec une sorte de secte - les chevaliers d'Héliopolis - qui veille à ce qu'aucun événement ou personnage ne mène l'humanité à sa perte. Parmi eux, Asiamar, qui n'est autre que Louis XVII, doit prouver sa valeur à faire partie des chevaliers. Mais il a failli avec Napoléon qu'il devait tuer. Le futur empereur français est en effet protéger par le signe de l'abeille qui le protège et le rend immortel. Mais ce n'est pas l'unique raison qui a retenu le bras d'Asiamar. Et s'il veut rester un chevalier d'Héliopolis, il va devoir montrer une part de cruauté qui lui fait encore défaut.


© Glénat 2019.

 L'imagination d'Alejandro Jodorowsky est réellement sans borne et assez icônoclaste. On adhère ou on n’adhère pas. Mais ce qu'il y a de certains, c'est qu'il s'est s'entourer des meilleurs et Jérémy est de ceux-là. Il nous régale de son coup de crayon, aussi imaginatif que son scénariste et d'une précision et d'une beauté que beaucoup doivent lui envier.

 


Les couvertures des 3 albums - © Glénat 2019.