8/10Jackal

/ Critique - écrit par Maixent, le 13/10/2018
Notre verdict : 8/10 - Jackal à foie jaune (Fiche technique)

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Mixer le western et l'horreur

D’aussi loin que la bande dessinée existe, le western y a sa place. De Blueberry à Yakari en passant par Bouncer et Lucky Luke, c’est un genre prolifique auquel nombre de scénaristes et dessinateurs se sont attelés avec plus ou moins de réussite. On pourrait d’ailleurs dire la même chose pour le cinéma, qui mélange allégrement western spaghetti, films tarantinesques, humoristiques ou franchement dérangeants. Mais dans la collection Flesh & Bones, on ira naturellement vers le western horrifique.


Des cowboys et des indiens

 

Tout commence en 1858 dans le Colorado. Le paisible clan du sable, une tribu Navajo, est attaqué par un groupe de hors la loi, le Wild Bunch ou Oklahombres. Cette tuerie est le point de départ d’une série d’actes violents dans un Far-West sans foi ni loi, marqué par le signe de la vengeance et de la malédiction. Dean Frost, accompagné de sa fille, la jeune Scarlett, abandonnera le butin, tandis que la seule rescapée indienne, Nasha, est confiée au cruel Bass, ruminant sa haine. Dix ans plus tard, Scarlett, accompagnée du mercenaire Jackal, va tenter de récupérer ce trésor maudit, mais ils croiseront la route du sinistre Jeremiah Johnson.
Un lac comme cimetière

 

Connu pour son interprétation par Robert Redford dans le film éponyme de Sidney Pollack, ce personnage historique est l’incarnation même de la vengeance sauvage et sans pitié. Surnommé Johnson le mangeur de foie, pour des raisons évidentes de cannibalisme, il est ici présenté comme un serial killer, un marshal sans histoire le jour mais ne pouvant plus assouvir sa soif de meurtre et de destruction la nuit tombée. Et si se contenter des indiens passait inaperçu à l’époque, dévorer le foie des hommes et des femmes de race blanche sans distinction n’est pas toléré…


La faiblesse de Jackal

 

Tous ces personnages, très bien campés, s’articulent autour de Jackal, bandit au grand cœur dont la seule faiblesse connue sont les femmes, plongeant les lecteurs au fond d’un lac d’horreur pur. Par le dessin, riche de détail et volontairement brouillon, on entre de plein pied dans un Far-West crasseux qui suinte et dégouline. Un monde sans rédemption possible où le seul réconfort sont la mort ou les putains de saloon. On est tout de suite embarqué dans cette ambiance poisseuse où les hommes et les femmes tentent vainement de défendre ce qui leur est cher mais où l’espoir n’existe plus.

Au final, ce volume de Flesh & Bones confirme l’excellente qualité de la collection, et ce même dans un genre aussi convenu que le Western. Encore une très belle réussite pour cette collection qui ne cesse de surprendre et continue sur sa lancée.