8/10Le grand A et La balance, le glaive et les fourmis

/ Critique - écrit par Cirriana, le 03/10/2020
Notre verdict : 8/10 - Deux bons titres à lire pour mieux comprendre le monde qui nous entoure

Tags : justice betaucourt fourmis bandes xavier jean glaive

Nous vous proposons un parallèle entre deux titres, créés par les mêmes auteurs, qui font un gros plan sur un secteur d’activité. Le premier tome est Le grand A (sorti en 2016) sur le secteur des hypermarchés, notamment leur implantation dans les Hauts de France. Et le tome « 2 » à venir est La balance, le glaive et les fourmis (sortie prévue en janvier 2021) sur la justice, son fonctionnement dans un des lieux les plus représentatifs, soit le palais de justice.

L’intelligence du traitement du sujet à toute son importance, il y a déjà  une chronologie établie, comment s’est construite la justice en France, comment en est on a arrivé à vendre des millions de références dans un même lieu.


Chronologie du commerce et celle de la Justice :

 

Et puis il y a aussi les portraits, tout en retenue. Les titres détaillent les acteurs, quelles sont leurs motivations dans leurs travails harassants. Mais on ne ressent pas de jugement, des faits seulement, des explications qui donnent en quelque sorte un dico du secteur. Car que ce soit le secteur de l’hyper ou celui de la justice les abréviations y sont légions (GUG, JAF…). On ne sait pas bien non plus qui fait quoi : un chef de secteur, un président de la chambre civil, un directeur de palais de justice ou d’hyper … ça fait quoi de ses journées ?


La technique de la moulinette en Hyper.

 

 Les auteurs sont curieux et nous offrent une photo de l’état des secteurs. Alors oui, la grande distribution est très innovante mais a détruit toute l’activité d’un centre-ville. Mais elle a aussi créé un tas d’emplois, mais des emplois précaires, mal payés et mal considérés. Rien n’est tout blanc ou tout noir. Idem pour la Justice, très lente car sous équipée, très humaine malgré toutes les horreurs qui  sont jugées.

 
La lenteur de la justice et le manque de moyens illustré par le renvoi de la balle.

 

On ne peut qu’apprécier ces tomes sociaux tout en nuances, très instructifs sur la logique globale qui fait fonctionner ces grosses machines dans des domaines assez opaques.