Futuropolis : Fleur de tonnerre, Shaolin cow-boy T3

/ Critique - écrit par plienard, le 23/12/2020

Tags : futuropolis shaolin cowboy oeuvre comics darrow dessinee

The Shaolin cowboy - Tome 3 : Le jambon, le Bouddha et le Tourteau - note : 8,5/10

C'est totalement intrigué par ce titre énigmatique, à la fois drôle et incompréhensible, que l'envie de découvrir le troisième tome de The Shaolin cowboy par Geof Darrow m'a pris. Je me suis donc lancé à la découverte de cette série. Et le moins que l'on puisse dire c'est que j'ai été surpris autant que conquis.


© Futuropolis 2020.

 

Et on démarre avec une double page avec le Shaolin cowboy sautant au dessus une file de voitures, dont un camion avec l'effigie de Trump vantant de la viande rôtie, pour aller frapper un cochon géant laissant une trace nauséabonde derrière lui. Pour un premier contact avec la série, la surprise est de taille. Ai-je fait le bon choix en démarrant avec le troisième tome ?

On enchaîne ensuite avec un vol de vautours discutant de leur dernier repas et qui découvrent leur prochain festin : un "véritable smörgåsbord international" avec "de l'italien, du français... du mexicain... peut-être même du lituanien". Ce qui les ravis puisque le lituanien , "c'est bon", "c'est même très bon". En deux cases, Geof Darrow nous a partiellement rassuré. Un certain humour, tirant sur le cynisme, est présent. On en est friant. Mais quel est ce fabuleux repas qui les réjouit tant ? Si vous avez lu le tome précédent (Buffet à volonté) vous le savez déjà. Le Shaolin cowboy est allongé au sol, pratiquement mort, au milieu d'une centaines de cadavres de .... zombies qu'il a supprimé de lui-même. La pratique du shaolin va permettre au personnage principal (je n'ose pas l'appeler héros) de surmonter ses blessures en débloquant ses méridiens endommagés. Et c'est titubant qu'il reprend sa route.

C'est un récit qu'on peut penser totalement barré qu'on lit ici, avec un crabe qui a pris le contrôle de l'esprit d'une pauvre femme tatouée de croix gammées et un cochon géant à la recherche du responsable de la mort de sa mère et qui n'est autre que le Shaolin cowboy. Sauf qu'on ne peut pas passer à côté des symboles qui pullulent dans l'album (et la série) comme celui d'une Amérique en déliquescence, violente et raciste, malade de la mal-bouffe et de la surconsommation.

Cela pourrait être totalement indigeste si l'auteur ne dessinait pas aussi bien. On y retrouve la science du dessin d'un Moebius, dans une orgie de détails plus ou moins scabreux. C'est fantastique, en même temps que dérangeant. Heureux ceux qui ont lu les trois tomes.

 

Fleur de Tonnerre - note : 6,5/10

Fleur de Tonnerre est l'adaptation d'un roman éponyme de Jean Teulé par Jean-Luc Cornette et Jürg aux éditions Futuropolis.

C'est l'histoire d'Hélène Jegado, née dans le Morbihan, et qui va traverser la Bretagne en semant la mort. Sa mère, une femme méchante, va la baigner dans les croyances et les légendes, dont celle de l'Ankou. Elle empoisonnera sa mère à la belladone. Ignorant le geste de sa fille, son père la placera chez sa tante où elle continuera à empoisonner sans que personne ne s'en rende compte jusqu'à ce que tout ces morts finissent par interpeler tout de même.


© Futuropolis 2020.

 

Jean-Luc Cornette et Jürg nous plongent dans une bretagne bigote et renfermée sur elle-même et retrace le parcours de cette tueuse en série. Mais on ne saurait que donner le bon dieu en confession à cette mignonne petite fille. Jürg parvient à nous faire apparaitre son désir de donner la mort uniquement par un regard qui change. Ses couleurs nous plongent dans ce XIXème siècle et cette région où la religion et les légendes sont si prégnantes.

Le récit ne manque pas aussi d'un certain humour avec ces normands maltraités, qui symbolisent le conflit qui existe et qui perdure entre les deux régions.

 


Les couvertures des 2 albums - © Futuropolis 2020.