Dupuis : Le Lierre et l'Araignée, Le combat d'Henry Flemming, Sangdragon

/ Critique - écrit par plienard, le 10/04/2024

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Le Lierre et l'araignée - note : 7/10

Grégoire Carlé raconte l'histoire de son grand-père, membre d'un groupe de résistants, Feuille de Lierre, en commençant par une description de la pêche à la mouche. Un début plutôt étonnant, dont le thème n'est pas sans rappeler le film Et au milieu coule une rivière (de Robert Redford, avec Brad Pitt). Mais le parallèle s'arrête là.


Dupuis 2024.

 

Par un subtil jeu de flash-back, il revient sur cette période dramatique où l'Allemagne nazie récupère "son" Alsace et décide de rééduquer "sa" population. Tous ne sont pas de cet avis et Bernard et ses amis vont résister. Ils n'emploieront cependant pas les armes trouvées dans un fort abandonné par les troupes françaises contre l'occupant, mais contre les poissons du Rhin pêchés à coups de grenades.

Un récit incroyable dans son déroulé, car on se demande encore comment il est possible que des armes françaises entreposées dans d'anciennes casernes aient pu échapper aux allemands. Mais aussi par cette alternance entre l'époque de la jeunesse de l'auteur (Grégoire Carlé) et celle de son grand-père qui a alors 15 ou 16 ans. Des allers-retours qui se font de manière presque naturelle et de façon imprescriptibles.

 

Le combat d'Henry Flemming - note : 8.5/10

Steve Cuzor fait son retour cinq ans après "Cinq branches de coton noir" avec un nouvel opus américain, adapté d'un roman de Stephen Crane. L'histoire nous plonge dans le parcours d'un jeune garçon désireux de s'enrôler dans l'armée nordiste pendant la guerre de sécession. Animé par des idéaux forts, cherchant à se forger une réputation aux yeux des autres et en quête de sensations, il se confronte à la peur, à la honte, à la folie et à l'inconscience.


© Dupuis 2024.

 

Le combat d'Henry Fleming ne se limite pas à l'affrontement entre le Nord et le Sud, mais s'étend également à sa lutte intérieure et à son opposition aux généraux émettant des ordres déraisonnables. Ses idéaux initiaux subissent rapidement une révision à la baisse.

Ce récit réaliste ne prétend pas être strictement historique, car tout ce qu'il narre transcende les frontières temporelles pour toucher à l'universalité des expériences humaines en temps de guerre.

 

Sangdragon - note : 8/10

Le nom de Bédu vous dit peut-être quelque chose. Il est en effet indissociable de celui de Raoul Cauvin sur la série Les Psy, 20 tomes chez Dupuis. Cet autodidacte nous propose un one-shot bien éloigné de celui de la psychologie d'humour. Il s'attaque en solo - scénario et dessins - à un univers d'héroïc-fantasy.


© Dupuis 2024.

 

Dans un découpage très classique, le récit ne parait pas pour autant old-school ou désuet. L'intrigue est plutôt efficace et dans l'air du temps - une héroïne qui veut s'affirmer dans un monde misogyne - et ne manque pas de suspens et de surprises. Avec l'air de ne pas y toucher, Bédu nous emmène sur des fausses pistes jusqu'à l'affrontement final où tout le monde se dévoilent.

Hélia, une princesse se fait évincer du trôle par son frère, Oghor, à la suite du décès suspect de leur père. Il a été empoisonnée, et Oghor, plutôt brutal et arriviste, en profite pour faire soupçonner sa sœur. D'autant qu'une mystérieuse pierre annonçant une catastrophe avec le réveil d'un dragon est visiblement liée à Helia. Elle n'a d'autre choix que de s'enfuir et empêcher le dragon de se réveiller.

 


Les couvertures des 3 albums - © Dupuis 2024.