Delcourt - Spawn est dans la place

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Spawn débarque dans deux gros volumes

Spawn - Edition spéciale 30e anniversaire – 9/10

© Delcourt 2022.

Il y a des héros qui marquent ! Et lorsque Spawn a débarqué, cela a été le cas. Ce n’était pas forcément facile vu qu’il débarque en 1992 ! A cette époque, nous avons déjà des piliers du comics bien établis et se faire une place et un nom, ce n’est pas facile. Mais Spawn a un papa qui ne laisse pas indifférent. En effet, difficile de parler de Spawn sans parler de Todd McFarlane. C'est le genre d’artiste qui vous décroche la mâchoire quand vous le découvrez. Moi, c’était sur Spider-Man où il a fait un passage qui a littéralement transformé le héros. Le côté arachnéen du héros renforcé dans des poses dingues, des détails à gogo et un découpage coup de poing. Pour moi, McFarlane a transformé Spider-Man comme Miller l’a fait sur Daredevil (ou Batman). Dans les années 80’s, McFarlane a fait parti de ces artistes qui ne m’ont pas laissé indifférent comme Mark Silvestri et Jim Lee (que j’ai découvert tout deux sur X-Men). Du coup, lorsque les 3 hommes sont partis fonder Image Comics, j’étais curieux de voir le résultat. McFarlane lance donc le héros qui le taraude depuis l’enfance et en 1992, nous découvrons Spawn ! Un anti-héros qui vit dans les rues et qui cherche à se venger sans son âme et sa mémoire ! Le héros rencontre un succès qui n’a jamais faibli et il a marqué le monde des comics. L’univers Spawn continue encore et le héros est apparu dans des films, des crossovers et des jeux vidéo !

Spawn - Edition spéciale 30e anniversaire, ce sont 416 pages pour plonger dans les débuts de la saga aux côtés de McFarlane mais également Dave Sim et Neil Gaiman ! Avec des noms comme ça, on comprend que Spawn est entouré de personnages cultes comme Cagliostro, le duo d’enquêteurs Sam & Twitch ou encore la belle et sauvage Angela ! Mais c’est aussi et surtout un récit violent et poignant d’un homme trahit qui vend son âme pour retrouver la femme qu’il aime. Sauf qu’un bon deal démoniaque ce serait pas un bon deal sans un prix à payer : Spawn revient quelques années après sa mort dans son corps carbonisé et amnésique ! Au-delà d’un simple récit d’anti-héros violent, Spawn est un héros qui est un « pion » dans une guerre plus grande : celle du paradis et de l’enfer où les « soldats » viennent se battre et s’entraîner sur Terre en prévision d’une grande bataille finale ! C’est là où l’on sent que Spawn va devoir trouver sa place dans un monde qu’il doit redécouvrir et avec un pacte dont les conséquences sont plus grandes qu’on l’imagine. On voit également le « jeu » de chaque camp avec notamment des personnages comme Kincaid ou du Violator. Deux méchants que l’on va détester mais qui illustrent bien toute la force et la perversité du monde de Spawn. Un monde où la Terre et les hommes sont le jeu et l’enjeu d’une guerre commencée il y a bien avant notre héros.

Je ne raconte pas trop l’histoire mais je pose plutôt les bases afin de donner envie de découvrir ou redécouvrir cet univers qui brille également par ses dessins. Plein de détails, plein de vie, chaque texture semble presque vivante et on adorera traquer les mouvements de la cape ou des chaînes de Spawn. On admirera ce soucis du détail lorsque le pouvoir de Spawn est compté, lorsqu’il trônera dans les ruelles sordides ou que les grands chapitres seront rythmés par les flash info qui frappent encore par leur pertinence.

Spawn - Edition spéciale 30e anniversaire est une édition parfaite pour les amateurs de comics qui veulent dévorer la saga Spawn ou la découvrir comme il se doit !

King Spawn T01 – 7/10

DR.

Juste avant, je vous ai parlé de l’univers Spawn et que la série continuait encore de nos jours. Et bien voilà, vous avez King Spawn ! McFarlane remet donc le couvert avec Sean Lewis pour raconter un nouveau chapitre de la vie d’Al Simmons dit Spawn ! A leur côté, il y aura les dessinateurs Steigerwald, Takara ou encore Fernandez.

Si vous avez suivi Spawn, si savez qu’il a mis un coup de pied dans la guerre paradis / enfer, qu’il est mort et revenu, qu’il a trouvé un but à sa vie après la mort de sa femme Wanda ! Bref, Spawn ne s’ennuie jamais et il a du pain sur la planche car une secte nommé Psaume 127 se met à commettre des attentats suicides contre tout le monde à commencer par les enfants. Le but de ce groupe est à peine masqué dans le livre : amener Spawn a devenir le roi ! Ce dernier est plutôt occupé par empêcher les attentats. mMais il n’est pas idiot et il comprend que le groupe en a après lui car les attaques semblent cibler des lieux phares de la vie passée de Spawn. L’histoire est globalement sympa mais le coup de chercher dans le passé du héros et certains développements feront un peu cliché. Je pense notamment à ce qui arrive à Cagliostro ou encore à l’un des chefs du groupe terroriste. Par moment, c’est même un peu « capillotracté ». Autre truc un peu « cliché » : Spawn est le chef d’un groupe et son côté : « je suis un solitaire impulsif qui traite les autres comme des merdes mais je les aime bien quand même »… Bon, ça fait un peu surjoué par moment même si l’on peut imaginer qu’il est un peu tendu de voir qu’on se joue de lui à travers des attaques sur des innocents.

Au moins, c’est l’occasion de revoir le Spawn Pistolero qui a une classe folle et qui se retrouve dans la « team Spawn » avec Medieval Spawn (qui passe pour un gros bourrin neuneu par moment) ou Miss Spawn (qui est l’excuse parfaite pour les combi moulantes). Niveau dessin, j’ai apprécié le travail un peu à l’ancienne de Fernandez où il a rangé la tablette numérique pour ressortir les crayons. Cela donne un côté viscéral unique qui correspond bien à l’univers Spawn. On voit également un certain sens du détail lors des affrontements. Petit bémol sur les détails lorsque Spawn est en civil les premiers moments car sa barbe est un peu différente d’une page à l’autre (oui, je chipote). Ce premier volume pose donc les bases de l’intrigue autour du roi Spawn. Une couronne qui n’est pas sans rappeler un autre anti héros des enfers : Hellboy. On attend donc un développement de l’intrigue plus percutant et un peu moins cliché mais malgré cela, on garde le côté jouissif de la lecture d’un tome de Spawn.