Delcourt - Solo, Lodger, Reckless et Night Fever

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 25/03/2024

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Des héros qui vont survivre à tout ?

Reckless - Descente aux enfers – 8/10


© Delcourt 2023.

 

Doit-on encore présenter Reckless de Brubaker et dessiné par Phillips ? Je ne pense pas mais bref rappel pour ceux qui dormaient au fond de la classe contre le radiateur. La série met en scène Ethan Reckless, une sorte de détective privée qui se retrouve toujours fourrée dans des histoires sombres. Le genre pulp mais à la sauce 80’s et nous plongeons, avec ce tome en 1989 !

Ethan commence à vieillir, les choses changent autour de notre héros mais les affaires continuent. Ainsi, un homme recherche sa femme qui a disparu après un tremblement de terre à San Francisco. On se doute que Ethan n’a rien d’un chien renifleur dans les décombres et il va plutôt suivre une piste qui parle de vengeance ! L’histoire sera sombre mais également prenante avec la danse qui va s’opérer entre Ethan, la femme disparue et cette histoire de vengeance. On navigue dans toutes les nuances de gris dans cet épisode et rien n’est tranché véritablement.

Ce tome ouvre également une porte sur Ethan plus de dix ans plus tard et c’est une découverte qui donnera aux fans (et aux autres), une perspective excitante.

Côté dessins, rien à redire, Phillips connaît son affaire, c’est beau, c’est propre et c’est toujours autant en harmonie avec l’univers de Brubaker. Les deux hommes se connaissent bien et ça se sent. De même que ce tome est un bon tome et ça se savoure !

 

Lodger – 6/10


© Delcourt 2023.

 

On continue dans le polar et la vengeance avec Lodger de Maria & David Lapham que nous connaissons pour leur polar envoûtant Stray Bullets. Ici, nous avons un one shot au goût de chasse à l’homme.

Ricky Toledo était une jeune fille de 15 ans qui vivait dans un bled paumé quand un bel homme débarque dans sa vie. Mais après des événements sanglants, le père de Ricky est en prison, sa mère est morte et elle a donc un compte à régler ! Sauf que la source de ses malheurs est une anguille, un véritable caméléon social qui semble prendre un certain plaisir à faire courir Ricky ! Si le principe est sympa de prime abord, l’homme que chasse Ricky aura une dimension presque trop paranormale là où le « simple » sociopathe polymorphe aurait suffi. De même, la conclusion de ce one shot m’a également laissé sur une certaine déception.

Visuellement, le côté polar avec le jeu de noir et blanc est sympa mais au fil du récit, on se dit que l’on aurait aimé davantage de finesse et que le trait se fasse plus ordinaire. Une course poursuite engageante donc mais qui laissera un arrière-goût inachevé pour certains.

 

 

 

Night Fever – 7.5/10

 


© Delcourt 2023.

 

Allez, on repart sur le duo Brubaker et Phillips même avec Phillips Jr. dans la partie, on devrait maintenant parler de trio ! On va encore jouer sur le mystère, sur un brin de « pulp » mais direction l’Europe !

Alors que Jonathan pensait faire un énième congrès pour le travail en Europe, il se retrouve embarqué dans une version Eye Wide Shut mais version casino, violence et faux semblant ! Dans ce monde apparemment sans limites, Jonathan va faire sa mue et découvrir en compagnie de son mentor Rainer, ce qui se cache dans les ombres mais également chez lui.

Le récit est direct et envoûtant ! Une sorte de course folle contre la vie et contre la mort quelque part. Jonathan se découvre, se révèle et ce qui avait commencé comme juste une partie de casino masqué, devient une métamorphose dans une danse où la mort menace de s’abattre.

Visuellement, c’est dans le style de notre trio, on a un côté plus fuyant des traits comme si notre héros se fondait avec la nuit, avec les ombres. Cela change du côté plus brute de leurs autres productions. Le côté one shot et course folle de l’histoire font que l’on ne lâchera pas ce comics avant d’en connaître le dénouement !

 

Solo Lyra – 7/10


© Delcourt 2023.

 

On finit loin des polars, des enquêtes et des humains mais Solo Lyra ! Situé dans l’univers de Solo et toujours écrit par Oscar Martin, nous avons le droit à un One Shot qui va parler d’un personnage que vous avez déjà vu si vous suivez la série : Lyra. Pour accompagner Oscar, nous avons le dessinateur espagnole Leonel Alexis Castellani dont le style semble être naturellement fait pour illustrer l’univers de Solo.

Nous découvrons alors la jeune Lyra dans le monde post apocalyptique de Solo. La jeune rat anthropomorphe vit dans une petite communauté où le gibier se fait de plus en plus rare. Alors, à la mort de sa mère, elle promet de s’occuper de son frère qui semble avoir un trouble du spectre autistique. Ainsi, tel Lenny dans « Des souris et des hommes », elle part sur les routes avec son frère. Sauf que nous sommes dans Solo et qu’il faut se défendre contre à peu près tout ! Nous allons voir notre duo survivre, se découvrir et croiser certains « mythes » du monde Solo que je vous laissera découvrir. Comme souvent dans la série, nous allons osciller entre espoir et désespoir, entre petits bonheurs et grands malheurs. La conclusion sera le pont avec la saga principale et pareillement, je vous laisse découvrir tout ça.

On pourra toujours dire que c’est sympa mais que la recette est connu et cousue de fil blanc mais on profite du voyage surtout que les dessins sont plein de détails et de vie. Un tome qui mérite d’être lu que l’on soit un fan de Solo ou juste un lecteur de passage sur la route de l’univers d’Oscar Martin.