Delcourt - Motor Girl & Green Valley : Vrai héros et héros imaginaires !

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 26/09/2018

Dur dur d'être héros ! Cicatrices, insomnies et autres sont au programme lorsque l'on veut bien faire. Venez donc découvrir comment les héros se transcendent !

Motor Girl – 8/10

 


© Delcourt 2018.

 

Terry Moore frappe à nouveau avec Motor Girl. Il signe ici un album qui n’est pas dans la continuitié des autres univers que nous lui connaissons. Strangers in Paradise, Rachel Rising ou Echo sont des œuvres bien connues de l’auteur/dessinateur et il se lance avec Motor Girl dans un album « one shot » qui va mettre en scène une femme de caractère. Terry Moore aime mettre en avant les femmes et elles occupent toujours le premier rôle. Ici, notre héroïne partage l’affiche avec un singe de 2.20m.

Samantha, ou Sam pour ses amis, est une héroïne de guerre. Mais la guerre l’a transformée et en plus de quelques cicatrices physiques, elle porte des cicatrices psychiques encore plus profondes. A tel point, que son meilleur ami est un gorille qui parle et qui aime le rock et la bière. Cela dit, ça lui fait une « compagnie » lorsqu’elle bosse seule dans la casse au milieu du désert. Très vite, Sam va avoir de la compagnie puisque des aliens se craschent, des types veulent la kidnapper, un homme d’affaire louche veut racheter la casse et tout un tas d’autres trucs. En gros tout part en vrille et il devient dur pour Sam et le lecteur de savoir où commence la fiction et où commence la réalité. Terry Moore nous emmène dans un gros délire et il le fait bien. En effet, en plus de nous imposer un rythme haletant, il se joue de nous. Je ne peux pas en dire plus sans ruiner les effets mis en place par Terry Moore. Toujours est-il qu’après avoir fini l’album, j’ai relu et rerelu tout ou partie de l’album et j’ai encore plus apprécié le travail de Terry Moore.

La partie graphique n’est pas en reste. Il est amusant de constater que d’un album à l’autre Terry applique sa méthode de travail consciencieuement. Son style est aisément reconnaissable et c’est toujours un plaisir pour lire un album de Moore. Sam ressemble parfois trop aux autres héroïnes de l'auteur mais son caractère et ses mimiques finissent par la rendre unique et attachante.

Motor Girl est un train lancé à toute vitesse qui nous emmène dans un délire qui cache un fond et un message puissant. Un comics qui divertit tout en parvenant à nous faire réfléchir un peu, c’est un régal.

 

Green Valley – 7/10

 


© Delcourt 2018.

 

Max Landis est un nom connu des cinéphiles (Blues Brothers 2000, Victor Frankeinstein) et autres amateurs de série (Master of Horro) ou même de catch avec son mini documentaire. Mais il est moins connu des amateurs de comics. Max, avec Green Valley, signe ici sa troisième contribution. Cela dit, le nombre importe peu puisqu’il a reçu un Eisner pour Superman : American Alien. A ses côtés, nous retrouvons Cliff Rathburn que tous les amateurs de Walking Dead connaissent pour sa contribution à cette œuvre incontournable. Il sera épaulé par Giuseppe Camuncoli que nous avons pu voir sur Dark Vador ou Spider-Man.

Qu’est-ce que cette fine équipe nous a préparé ? Une aventure de chevalier pardi ! Celle des chevalier de Kelodia ! Ils sont quatre et ils n’ont peur de rien. Lorsque leur royaume s’effondre, ils sont à deux doigts de la déprime totale mais un village à sauver d’un sorcier et d’un dragon, ça motive. Nos héros vont devoir faire face à un sorcier spécial. En effet, la magie n’existe pas alors comment expliquer les prouesses de notre homme. Voyage temporel ? Magie ? Science ? Un peu de tout ça dans ce scénario mené tambour battant. Nous avons l’esprit de la chevalerie qui se mêle à la science et à un sorcier atypique. Tout ça fonctionne plutôt bien mais nous avons quelques déceptions ici et là. En effet, peut-être parce que le lecteur comprend plus vite que les héros, et que le sorcier fait presque pitié. Nos héros se surpassent, déjouent les intrigues mais nous aurions aimé plus d’intensité, un méchant plus charismatique.

C’est le bémol de Green Valley car pour le reste, c’est très sympa. Visuellement, les héros ont de la gueule, Kélodia est un endroit coloré, plein de vie. Nous ressentons l’atmosphère attendu d’une histoire de chevalerie. Un album qui fait donc passer un bon moment.