Delcourt : Marée blanche, Les Frères Rubinstein T5, Marshal Bass T9

/ Critique - écrit par plienard, le 05/08/2023

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Marée blanche - note : 8/10

Les faits divers font parfois référence à la découverte de sacs plastiques échoués sur les plages et transportant de la drogue. Gaël Séjourné va s'en inspirer pour son histoire, à la fois drôle et terriblement dramatique.


 © Delcourt 2023.

 

Quatre marins trouvent 40 kilos de drogue en pleine mer. Devant la somme d'argent que cela représente, et malgré les risques, ils décident de se partager le butin, en se promettant de ne rien dire à personne. Mais difficile de garder un tel secret à la femme qu'on aime, ou de garder la tête froide quand on est jeune.

Il y a une montée en puissance dans cet album qui vous scotche jusqu'au bout. À la fois drôle et dramatique (je sais, je me répète) par ses situations ou ses personnages - on pense en premier lieu au Twin towers, deux malfrats aussi méchants qu'ils sont bêtes - l'album nous balance d'un sentiment à l'autre et devient totalement original. On se projette facilement à la place de ces marins appâtés par l'argent facile, ou tout du moins on comprend bien leur réaction. Et un décalage est apporté par les dessins et les dialogues par rapport à la situation et aux événements. Enfin il y a un côté récit authentique et au plus près de la réalité qui font de cet album, un album à lire.

 

Les Frères Rubinstein - Tome 5 : Un pacte avec Satan - note : 8/10

Cinquième tome de la série Les frères Rubinstein, aux éditions Delcourt, qui démarre comme une note d'espoir : un officier allemand laisse une prisonnière juive cueillir quelques fleurs pour un joli bouquet qui "va égayer le salon de coiffure". Un lapin gambade derrière la clôture  … un moment de paix, et de liberté presqu'apaisant. Mais la page suivante, c'est l'horreur ! Comme un retour à la réalité, dure et cruelle !


© Delcourt 2023.

 

Les auteurs, Luc Brunshwig et Etienne Le Roux (La mémoire dans les poches chez Futuropolis) continuent de jouer avec le temps, passant du passé au présent, des années 30 aux années dans le camp de Sobibor. La fratrie Rubinstein continue son bonhomme de chemin dans les années 30. Salomon est devenu un célèbre scénariste. Il accepte pourtant de réécrire quelques scènes pour que son film puisse être projeté en Allemagne. Cela intrigue Moïse qui décide de faire savoir au monde l'horreur qui se prépare en Allemagne.

Etienne Le Roux est suppléé par Loïc Chevallier aux dessins pour un résultat réaliste qui nous plonge sans problème dans les époques. À travers ce récit, c'est aussi une explication sur cette époque de compromission, notamment au sein d'Hollywood et des studios. Les auteurs nous rappellent que des groupuscules d'extrême droite étaient aussi présents en Amérique (rappelons que des célébrités comme Lindbergh où le père Kennedy avaient de atomes crochus avec les nazis).

 

Marshal Bass - Tome 9 : Texas rangers - note : 8/10

Les tomes de Marshal Bass se suivent et le plaisir perdure. Ce personnage véridique de marshal noir est un vrai régal et il se retrouve une nouvelle fois face à des salauds et des hors-la-loi sans vergogne.


© Delcourt 2023.

 

À la poursuite d'un certain Pappy Segar, Bass se retrouve embarqué avec une troupe de Texas Ranger à la recherche de comanches. Mais ces Texas Rangers manient une justice expéditive qui alerte Bass.

Dans le même temps, une certaine Doc Moon (déjà vue dans le tome 3) aide les familles, sur leur demande, à alléger leur quotidien et les derniers instants de vie de certains de ses membres.

La noirceur du dessin d'Igor Kordey semble faite pour ce type de récits et de personnages. Maniant à la fois le cynisme et une forme d'humour - l'arrestation de Pappy par Bass est un vrai plaisir - , les auteurs (Darko Macan au scénario) développent de vrais salauds pour un épisode (à suivre) entre la poursuite infernale et Django.

 


Les couvertures des 3 tomes - © Delcourt 2023.