Delcourt : Les Veuves électriques T2, Jour J T47, L'impudence des chiens, Marshal Bass T8

/ Critique - écrit par plienard, le 24/10/2022

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Les veuves électriques - Tome 2 : La Fontaine-aux-sources - note : 8/10

Les veuves électriques tentent de fuir le RAID lancé à leurs trousses. Pour quelles raisons ? Tout simplement parce qu'elles ont pris en otage le directeur de la centrale nucléaire dans laquelle leurs maris ont trouvé la mort à la suite d'un manque d'entretien. Pendant ce temps, dans le village de Fontaine-aux-sources, l'eau va être coupée pour permettre à une société privée d'exploiter la nappe phréatique.


© Delcourt 2022.

 

Le rapport entre les deux évènements ? Aucun à priori, mais les péripéties vont se faire rencontrer chacun et mettre en évidence les points communs de leurs déboires : un industriel et l'appât du gain avant tout.

Un second tome par Relom et Geffroy (scénario) et Degreff (dessins) qui ne manque pas d'énergie et de surprises. Après l'énergie, c'est de l'eau dont il est question et qui fait l'objet des mêmes volontés capitalistiques de nos chers dirigeants et surtout de leurs "sponsors".

Un dernier tome de bien meilleure facture que le premier où les auteurs semblent se libérer et se lâcher totalement. Au point que le dessin en devient accessoire tout en parvenant à dynamiser l'intrigue.

 

Jour J - Tome 47 : Les noces de sang (2/2) - note : 8/10

Lorsqu'un peintre change le cours de la guerre, il ne peut s'agir que de Salvador Dali, dans un monde uchronique ou l'impossible est réalisable, comme ceux qui nous sont contés dans la série best-seller Jour J des éditions Delcourt.

La guerre d'Espagne est revue et corrigée par Jean-Pierre Pécau et Fred Duval sur des dessins du brésilien Arlem Renato avec un Salvador Dali qui n'est pas le personnage essentiel de l'Histoire qu'il croit être. Il en est plutôt le pantin.


© Delcourt 2022.

 

Ainsi, Salvador Dali se fait enlever par les hommes de Franco. Et s'il venait à parler ? Les opinions publiques pourraient en être retournées et compromettre le succès des Républicains. Chez les vainqueurs, les trotskistes et les staliniens s'opposent et complotent pour récupérer l'or espagnol.

Les auteurs changent les événements, mais l'Histoire semble éternellement se recommencer. Il est chaque fois question d'or et d'argent.

 

L'impudence des chiens - note : 7/10

Aurélien Ducoudray et Nicolas Dumontheuil sont les auteurs de ce one-shot qui n'est pas sans rappeler la série de Cape et de crocs pour ce qui est des textes bien que bien plus coquin et sans le côté animalier des personnages.


© Delcourt 2022.

 

Le comte de Dardille demande l'aide de son ami, Monsieur le Marquis, pour une affaire des plus embarrassantes. Sa femme, la comtesse Amélie de Figule, le convoque à l'épreuve du congrès. Plus clairement, la dame veut forcer son mari à prouver qu'il peut l'honorer devant un public de juges. Et si une telle épreuve il ne pouvait la réussir, il serait dans l'obligation de devoir lui céder la moitié de sa fortune. Et le défi est de taille pour Monsieur le Marquis qui va vite comprendre que le comte n'est pas amateur de bagatelles et gaudriole.

Une fable cocasse et comique avec des dialogues en alexandrins d'Aurélien Ducoudray qui montre une fois de plus la grande diversité de son talent. Avec des textes très imagés et toujours sujets à double sens, on ne peut s'empêcher de chercher le sous-entendu.

Les dessins de Nicolas Dumontheuil semblent fait pour ce type de d'histoires et participent à donner de l'élan aux dialogues. On se rappelle encore son travail sur La Colonne (deux tomes chez Futuropolis). Et si ses personnage semblent toujours dans l'étonnement (avec leurs yeux grands ouverts), il y a cette forme d'exagération qui accentue la drôlerie de cette histoire.

 

Marshal Bass - Tome 8 : La mort misérable et solitaire de Mindy Maguire - note : 7/10

River Bass, le marshal noir, va tenter d'empêcher la putain Mindy Maguire de se faire lyncher par une horde d'hommes excités et ivres qui veulent venger la mort de "Skunk" Bernhardt. Une culpabilité qui ne fait pas de doutes. Mais Mindy n'est pas encline à se rendre facilement.


© Delcourt 2022.

 

Un nouvel épisode plein d'humour pour cette série western originale qui ne nous a pas toujours habitué à cette légèreté. Et si l'originalité du début pouvait être dûe à la couleur de peau de son personnage-titre, cela fait maintenant longtemps que c'est le ton utilisé et la psychologie de River Bass qui apportent cette singularité si plaisante à la lecture.

Des personnages hauts en couleurs avec cette prostituée éprise de liberté, le frère Defoe venu à la rencontre de River, cet indien lakota totalement barge ou ce shérif ridicule et sa bande de pieds nickelés. On est loin de la violence de certains épisodes précédents. Et l'univers s'enrichi d'un nouvel individu - un vagabond - qui tourne autour de la famille Bass.

On va encore avoir quelques albums à lire, pour notre plaisir.

 


Les couvertures des 4 albums - © Delcourt 2022.