Delcourt : L'homme qui n'aimait pas les armes à feu T4, Marshal Bass T1, Sonora T1

/ Critique - écrit par plienard, le 14/08/2017

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C'est un été particulièrement à l'Ouest que nous a réservé les éditions Delcourt avec trois western juste avant les vacances.

Alors que le genre western semble revenir au gout du jour depuis quelques mois, les éditions Delcourt profite de cet engouement pour nous présenter deux nouvelle séries, avec Sonora annoncé comme un triptyque et Marshal Bass dont la couverture n'est pas sans rappeler celle d'une série toute récente, Undertaker. Le troisième album vient, quant à lui, clore la série au titre à rallonge, L'homme qui n'aimait pas les armes à feu.

 

Sonora - Tome 1 : Vengeance - note : 7,5/10

1851. Le jeune français, Maximilien Bonnot, débarque en Californie. Nous sommes en pleine ruée vers l'or, et les français ne sont pas les derniers à s'y engouffrer. Mais Max n'est pas là pour cela. Il est mû par un sentiment de vengeance qui date de la révolution de 1848, sur les barricades de Paris.


© Delcourt 2017.

 
Le duo d'auteur Pécau - Dellac revient une nouvelle fois pour un récit très viril, dans le style des meilleurs western d'Eastwood avec un homme, un secret, une vengeance. Le tout dans un environnement qui se prête à l'exacerbation des sentiments.
Il est amusant de voir que le duo d'auteur a déjà signé ensemble deux albums de la série L'Homme de l'année portant sur les années 1871 (T5) et 1848 (T9). Et qu'on reste donc dans  le même siècle, plus ou moins dans la même période historique, mais de l'autre côté de l'Atlantique.
Le récit va vite et a ceci d'intéressant qu'il ne laisse pas le lecteur trop longtemps dans l'interrogation. On apprend rapidement l'objet de la vengeance et on entre ainsi rapidement dans le vif du sujet. On attend déjà la suite avec impatience.

 

L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu - Tome 4 : La loi du plus fort - note : 8/10

Fin des aventures de maître Byron Peck dans sa volonté de mettre fin au deuxième amendement de la constitution des Etats Unis et en terminer avec l'usage des armes à feu dans ce pays. Tout cela grâce à quelques lettres du président James Madison (considéré comme le père de la constitution) pour un aieul et dans lesquelles il remet en cause l'usage des armes à feu et qui sont en possession du colossal danois Knut Hoggart. Des lettres que la vénale Margot, épouse de Byron, espère récupérer pour les vendre aux industriels de l'armement.


© Delcourt 2017.

 Dans ce quatrième tome, Knut, qui a survécu a une balle dans la tête tirée par Margot, traverse l'Amérique jusqu'à Washington à la poursuite de la jeune femme. Byron qui a échappé plusieurs fois à la mort, est presque devenu un clochard mais n'a pas abandonner l'idée de récupérer les lettres. Il se dirige aussi vers la jeune capitale américaine. Des lettres qui sont en possession d'un groupe d'indiens Navajos qui compte bien les utiliser pour leur propre intérêt.

On retrouve une nouvelle fois l'humour de Wilfrid Lupano (Les vieux fourneaux chez Dargaud) et son aisance à pointer du doigt quelque étrangeté d'une société. Ici la société américaine fait les frais de son jugement au travers du second amendement  permettant à chacun de posséder une arme pour se défendre, mais aussi la puissance des lobbyings des grands groupes comme les industriels de l'armement.

Le dessin de Paul Salomone est en tout parfait. Il offre à ce western spaghetti le réalisme et les détails nécessaires sans déflorer l'humour des situations et des dialogues.

Ce tome 4 clôt une bien belle série.

 

Marshal Bass - Tome 1 : Black and white - note : 7/10

C'est le duo d'auteur de la série, Nous les morts - Darko Macan et Igor Kordey - qui nous invite à une page véridique de l'histoire de l'Ouest. On y découvre d'abord incrédule, que River Bass, marshal de son état, est le premier marshal noir des états Unis d'Amérique. Nous sommes en 1875 et on imagine bien toute la difficulté et le côté improbable qu'une telle chose soit possible à cette époque. Notre intérêt est donc piqué au vif et on va suivre cette destinée (prévue sur deux tomes) avec une certaine envie.


© Delcourt 2017.

 Et pour démarrer, River Bass est dans une bien mauvaise posture.Ligoté sur un cheval, pendu au bout d'une corde, il attend le retour du marshal Terrence B Helena parti vérifier son identité alors qu'il le confond avec le bandit Bill Derby. Une situation délicate mais qui va amener Terrence Helena à lui proposer de devenir Marshal afin de mettre fin aux agissements d'une bande de voleurs noirs qui écume la région en les infiltrant. Contre l'avis de sa femme, River accepte de devenir le premier marshal noir.

C'est un récit assez cynique que les auteurs nous proposent. Le trait d'Igor Kordey est en tout point reconnaissable et convient à cette atmosphère délètère, faite de trahisons et de mensonges. On trouvera sans doute que le démarrage est un peu rapide, avec peu de renseignement sur la vie précédente de River Bass.


Les couvertures des 3 albums - © Delcourt 2017.