Delcourt - Grendel, Reckless et The Goon - Recette 100% action

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 23/05/2022

Vous ne pourrez pas vous ennuyer avec ce programme !

Grendel, Kentucky – 6/10


© Delcourt 2022.

 

Le titre met la puce à l’oreille à tous les fans de récits mythiques ou de Christophe Lambert ! Grendel étant l’un des fameux monstres que doit affronter Beowulf. Sauf que les artistes de cet album en ont décidé légèrement autrement. En effet, Tommy Lee Edwards, le vétéran des comics (Batman, Daredevil, Marvel 1985…) et Jeff McComsey (American Terror, Ultimate Night of the Living Dead) vont placer nos héros dans une tout autre dimension.

Nous voici alors dans le Kentucky, dans l’ancienne cité minière de Grendel, qui vit de ses plantations et dont le « roi » est surtout le roi du cannabis qui pousse presque miraculeusement. Mais quand l’un des « princes » du trafic meurt dans des circonstances sanglantes, des « chevaliers » viennent pour tâcher de comprendre l’affaire. Les chevaliers en question sont un gang de motardes et notre Beowulf sera donc une femme motarde chef de la bande et fille du trafiquant assassiné. Exit le village danois et place aux temps modernes ! Comme nous sommes au fin fond du Kentucky, nous aurons notre lot de fusil à pompe mais également de hache, de couteau et autres. Voir l’histoire de Beowulf transposé ainsi est amusant. On retrouve les événements majeurs de la légende mais sur fond de bières et de motos. Certes, c’est plutôt prévisible du coup pour quiconque connaît l’histoire de base mais on peut dire que le côté brut de fonderie et héroïque nous accroche tout de même.

On retrouve cette patte dans les graphismes qui ont ce côté badass, ce côté brute épaisse et direct. Ça taille dans le gras, ça ne tourne pas autour du pot et Grendel, Kentucky se lit donc d’une traite comme lorsque l’on doit finir un trajet en moto d’un coup pour ne pas être en retard au BBQ.

 

Reckless - L'envoyé du diable – 7/10


© Delcourt 2022.

 

Si vous nous lisez, vous connaissez par cœur les auteurs de cet album. Brubaker et Phillips sont donc de retour avec un récit sombre avec un crime à élucider en compagnie de leur détective préféré : Reckless. On va donc savoir ce qu’a pu faire notre surfeur depuis sa dernière aventure.

Et bien, au départ… Pas grand-chose. Ethan Reckless vivait tranquillou entre son vieux ciné et la plage. J’exagère à peine quand je dis ça et je comprends pourquoi Brubaker a voulu sortir notre héros de sa tranquillité. Du coup, le voici envoyé à Hollywood pour retrouver une actrice disparue dont la sœur veut connaître la vérité. Naturellement, ce qu’Ethan va remuer va être le côté sombre, glauque et sanglant de l’industrie du film. On a beau connaître l’univers de Brubaker et de ses héros, il faut reconnaître que la recette fonctionne toujours. Intrigue avec des surprises régulières, jeux de fastforward et de flashback bien menés. On n’est pas déçu et le rythme alterne enquête et course poursuite avec un certain brio.

Alors, l’intrigue est assez convenue mais nous passons du bon temps. Ce bon temps est également le fait des dessins de Phillips qui sont toujours en parfaite harmonie avec l’univers de Brubaker. Les deux hommes se connaissent bien et on dirait même qu’ils bossent par télépathie tellement tout semble s’imbriquer. Reckless étant un personnage que j’adore, je ne peux que vous recommander cet album qui est certes classique mais tellement efficace !

 

Les Seigneurs de la misère – 7/10


© Delcourt 2022.

 

Encore un artiste que j’adore et qui regorge de talent ! Pour cet album, il s’agit d’Eric Powell ! L’homme maîtrise son univers et il sait toujours nous emporter dans des histoires étonnantes. Certes, nous avons le côté très « romantique » de Hillbilly mais nous avons surtout The Goon ! L’anti héros, qui vit dans un monde qui aurait pu plaire à Dickens ou Jeunet, revient dans un spin off étonnant nommé Les Seigneurs de la misère.

Dans cet album, nous découvrons une antique organisation dont le but est de repousser les attaques du « Mal ». A chaque fois que ce dernier revient, les gardiens de l’ordre regroupent une bande de mercenaires à la moralité douteuse mais aux talents uniques. Une façon de combattre le mal par le mal mais également de ne pas perdre à chaque retour du Mal, la fine fleur de l’héroïsme ! Un peu le principe des Thunderbolts dans l’univers Marvel en somme… Bref, c’est comme ça que The Goon a été recruté avec naturellement Frankie et Merle ainsi que d’autres personnages que nous découvrons tout au long de l’album.

L’histoire est courte et directe. Peut-être même un peu trop. On voudrait en savoir plus, en voir plus et… c’est déjà fini. Du coup, on va à l’essentiel mais sans zapper quelques moments prévisibles et on remerciera Frankie pour ça d’ailleurs !

Cependant, Les Seigneurs de la misère est un album que l’on dévore d’une traite grâce aux coups de crayon de Powell qui est, comme à son habitude, un plaisir ! Entre technique moderne et crayonné, jeu de couleurs pastel ou bien soin dans les ombres… Powell alterne les techniques et les styles y compris dans le design de ses héros. Ainsi, si l’histoire n’est pas hyper développée, les qualités de dessin de Powell viennent faire oublier (un peu) les faiblesses du scénario. Un album qui s’inscrit dans l’univers de The Goon avec brio en tout cas.