Delcourt - Blade Runner, Stillwater et Solo Alphas

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 07/02/2022

Tags : comics integrale delcourt tome panini edition urban

3 époques, 3 héros, 3 fois plus de plaisir ?

Blade Runner 2029 T01 – 7/10

 


© Delcourt 2022.

 

Vous vous rappelez de Blade Runner ? Du comics Blade Runner 2019 ? Parfait car tout ça est lié et davantage encore avec le Blade Runner 2019 car il s’agit de la suite ! Green, Johnson et Guinaldo reprennent les rênes de la vie d’Ash et ce ne sera pas de tout repos.

Dans la trilogie « 2019 », Ash était une Blade Runner, l’une des meilleures et cela lui avait valu pas mal d’ennuis et de remises en question. En 2029, elle est de nouveau Blade Runner, elle doit donc retrouver les androïdes en fuite mais ses expériences passées ont fait d’elle une rebelle et une défenseuse secrète de la paix homme/machine. Elle fait donc bien disparaître les fugitifs mais plus tout à fait comme avant car elle leur offre une seconde vie. Manque de pot, tout le monde ne rêve pas de paix et de licornes qui dansent autour de fontaine en chocolat. Un groupe fait son apparition et va lancer une série de meurtres dont les conséquences vont ébranler la société si leur plan réussit. Le scénario pose les bases et on retrouve Ash avec plaisir. Certes, on a le droit à quelques clichés dans les caractères des personnages mais globalement, la balade est agréable. On peut d’ailleurs saluer une nouvelle fois le travail de Guinaldo qui semble prendre plaisir à dépeindre les rues de ce Los Angeles dystopique.

Les bases sont posées avec cet album et nul doute que le final vous donnera envie de vous ruer sur la suite.

 

Stillwater T01 – 6/10

 

« Que feriez-vous si vous ne pouviez plus
© Delcourt 2022.

 

mourir ? » Voilà la question de base que nous pose Chip Zdarksy avec Stillwater ! Avec Ramon Pérez aux crayons, nous allons plonger avec le héros dans un tsunami de révélations.

Imaginez : vous êtes Daniel, un homme brillant mais un peu bourrin. Vous avez dû zapper la formation « bonne conduite » de votre boîte car malgré votre excellent travail, vous êtes un rustre et vous êtes viré ! Imaginez ensuite qu’après une soirée trop arrosée, en plus d’un coquard et d’une gueule de bois, vous avez une lettre qui fait de vous l’héritier d’une tante que vous ne connaissez pas d’un bled que vous ne connaissez pas ! Voilà la vie de Daniel qui débarque à Stillwater. Seulement en quelques minutes dans la ville, il voit un gamin tomber d’un immeuble, s’en sortir indemne et il est à deux doigts de finir lynché par le shérif adjoint ! Sauf que… Daniel, il n’est pas là par hasard et qu’il va avoir le droit de vivre ici après un twist inattendu. Il va donc avoir le loisir de découvrir une ville peuplé d’immortel depuis les 80’s.

Ambiance ville paumée du fin fond des US mâtinée de Pleasantville  avec un héros qui découvre des gens qui n’ont pas évolué depuis les années 80. L’idée est sympa et on est curieux tout au long de ce premier tome malgré des personnages parfois trop caricaturaux comme le shérif adjoint ou le juge, ou des personnages peu utilisés comme la shérif. Mais on y voit les bases d’une intrigue qui a un certain potentiel notamment avec ceux qui sont restés enfants depuis 30 ans. Et puis… Je dois dire que le personnage du docteur est amusant car il n’a d’utilité que symbolique puisque plus personne ne tombe malade, se blesse vraiment ou meurt…

Visuellement, c’est sympa, du comics agréable dans l’ensemble même s’il est parfois difficile de bien reconnaître certains personnages à cause du manque de détail ici ou là. Mais Stillwater T01 a un thème intéressant qui pourra accrocher les plus curieux.

 

Solo Alphas – 8/10

 


© Delcourt 2022.

 

Quand Oscar Martin décide de mettre en avant une idée reçue lors d’un concours, cela donne Solo Alphas. En effet, avec Juan Alvarez, il donne corps à ce récit qui pourtant n’avait pas gagné le concours. Mais l’idée avait de la gueule. Et dans le monde de Solo, cela compte ! Pour rappel pour ceux qui auraient loupé l’excellente série Solo : nous sommes dans un monde post apocalyptique où plus rien ou presque ne pousse et les survivants vivent principalement comme ils peuvent, souvent de façon violente dans une sorte de grand désert. Ce désert est peuplé de pas mal de créatures anthropomorphiques, fruits de manipulations diverses et/ou de mutations. Dans Solo Alphas, nous sommes dans un one-shot basé dans l’univers de la série mais où nous ne suivons ni Solo, ni son héritier Legatus.

Nous suivons donc Origine, un chien muté qui est un bon chasseur et le fils de l’ancien chef de meute. Le chef actuel, l’oncle d’Origine est une brute épaisse et il décide d’un mariage d’alliance entre son fils et la fille d’un autre clan. Sauf que c’est justement la femme qu’aime notre héros. Et comme cela se sait, il est battu et laissé pour mort. Il va donc revenir pour sauver sa belle et fuir loin de son oncle. Je vous laisse découvrir la suite mais il est intéressant de voir Origine et sa philosophie. Les fans vont assez vite rassembler les pièces du puzzle mais comme le récit est une grande course en avant, on se laisse emporter par la fougue du récit et par l’espoir que parvient à faire naître Origine. De plus, Alvarez a un style qui s’intègre parfaitement à la série Solo et s’il est peut-être moins dans les détails des décors, il compense par la qualité de ses scènes d’action qui sont basées sur le mouvement et où les personnages semblent effectuer une danse mortelle. Un album prenant qui fera la joie des amateurs de Solo !