Delcourt - Hellboy, Brubaker et autres enquêteurs

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 21/09/2024

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Des enquêtes et du style !

Hellboy - Édition Spéciale 30e Anniversaire – 9/10

On ne présente plus le démon le plus connu (et
© Delcourt 2024.

 

le plus sympa) de l’univers des comics : Hellboy ! Le bébé de Mike Mignola fête ses 30ans et c’est une excellente excuse pour plonger ou replonger dans l’univers d’Hellboy.

C’est donc naturellement que nous aurons Les Germes de la Destruction, première aventure de notre héros. A cela s’ajoute une collection de récits courts et la liste est longue. Dix pages ou parfois une page, on y verra notre héros se balader à travers le monde et se confronter à tout le folklore de la planète. Anubis, Baby Yaga et j’en passe, on en a pour tout le monde. C’est le truc fort avec Hellboy, c’est que Mignola peut nous raconter toute une histoire en quelques pages. On ne s’ennuie pas, on découvre des us et coutumes tout en profitant du charisme d’Hellboy. Certes, les récits longs vont parfois un peu plus loin mais la force d’Hellboy vient aussi de ses petites histoires qui viennent enrichir l’univers de la série.

Certes, moi qui avait déjà l’intégrale reliée en couverture velour, je me dis que c’est un peu redondant dans ce cas mais globalement, cela reste un incontournable grâce à la présence très riche des récits courts à gogo. Visuellement, l’univers Hellboy a également un cachet indéniable et est parfait pour ajouter ce côté mystérieux et occulte à un comics qui ne manque pas de personnages cultes comme Abe Sapiens l’un de mes préférés.

 

Là où gisait le corps – 8/10


© Delcourt 2024.

 

On enchaîne avec le duo classique du polar : Brubaker et Phillips. Les enquêtes, les personnages travaillés et les intrigues à gros suspense, c’est leur truc et je ne vais pas m’en plaindre. J’ai beau connaître la recette, je ne boude pas mon plaisir avec eux et je m’attends à être surpris.

Et je n'ai pas été déçu. Dans Là où gisait le corps, tout ce passe dans une petite résidence calme où tout le monde connaît son voisin. On y découvrira que certains ont des secrets et on suivra notamment une histoire d’adultère, une apprentie héroïne et la recherche d’un coupable dans une affaire de meurtre. Il faut un peu se mettre dedans avec le nombre de personnage et la physionomie du quartier au départ mais très vite, on est pris dans l’engrenage. Certes, certains flash forward semblent exonérer certains personnages ou nous rassurent quant à leur survie mais globalement, nous aurons notre lot de surprises dans ce chassé-croisé entre les différents personnages.

Ainsi, sur le fond comme sur la forme, Là où gisait le corps nous montre l’habilité du duo Brubaker/Phillips.

 

 

Canary – 6/10


© Delcourt 2024.

 

On change d’ambiance avec Canary, de Snyder (Clear, La nuit de la goule) et Panosian. Ici, nous plongeons dans le western mais le western façon film d’horreur !

Nous allons donc suivre un chasseur de prime en mal de vivre qui se retrouve protecteur d’un scientifique qui doit comprendre les événements qui se produisent dans une mine abandonnée qui serait hantée. Le début du récit plante le décor avec le héros et surtout les raisons qui explique son caractère. On sent déjà les prémices du surnaturelle mais on enchaîne avec sa mission où on le voit défendre le scientifique qui est noir dans un monde où il n’est pas forcément bien vu de l’être. Et nous découvrons l’histoire de la ville avec tout l’esprit qui l’habite. Petit à petit, on plonge dans le surnaturel et l’horreur. On découvrira des monstres métamorphes du fond de la mine et des rituels qui pourraient avoir leur place chez Lovecraft. Mais l’articulation western et surnaturel se fait ici de façon trop brutal. On passe de l’enquête tranquille au film d’action débridée.
De plus, si les personnages principaux ont un certain style, on a également un récit un peu imprécis et moins séduisant pour les autres personnages et les décors.

Canary demeure une aventure intrigante mais qui manquera de finesse.

 

Parker Girls – 7/10


© Delcourt 2024.

 

On fini avec les Parker Girls de Terry Moore ! Nous connaissons bien cet artiste pour la série des Strangers in Paradise et cela tombe bien, cet album est justement un spin-of de cette série !

Les Parker Girls sont une organisation qui officiellement vit dans l’ombre et est composée de femmes fatales. Lorsque l’une d’elle est retrouvée morte, c’est toutes les Parker Girls qui se mettent sur l’enquête. Ainsi, l’une des héroïnes fétiches de Moore, Katchoo reprend du service. L’enquête nous emmène dans des grosses intrigues où se mêlent méga corporations et intérêts divers internationaux. Nous voyons donc du pays et nous le faisons avec une ribambelle de personnages. Si Parker Girls peut se lire comme ça sans connaissances de Strangers in Paradise, il faut avouer que dans ce cas, il faut s’accrocher un peu car nous avons un paquet de personnages féminins à retenir et malgré leur caractère bien trempé, on aura parfois du mal à suivre. Surtout que certaines femmes auront une enquête assez réduite à mener mais on va dire que c’est pour l’esprit d’équipe et montrer qu’il ne vaut mieux pas s’en prendre à elle car elles sont partout et elles sont dangereuses.

Moore prend plaisir à dessiner les femmes et il le montre encore dans cet album qui leur est clairement dédié. Les hommes sont, pour la plupart, secondaires et seront bien faibles pour faire face à nos héroïnes. Un récit coup de poing, bien illustré mais avec lequel il faudra s’accrocher un peu pour bien suivre.