Dargaud : Médecins de guerre T3, Charlotte impératrice T4, Remington 1885
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 27/06/2025Tags :
Médecins de guerre – Tome 3 : Rédemption – Note : 8/10
Après le Mali, on retrouve la capitaine Virginie N’Guyen, médecin militaire, en partance sur la FMM – une frégate Multi Missions –, La Lorraine, pour l’Asie du Sud-Est. Et pour cette première mission, ils vont être déroutés pour une mission de sauvetage, au large du Viêt-Nam, où un avion français s’est écrasé avec à son bord un ministre et le n°2 d’un grand groupe français.
Patrice Buendia (Adler – l’aigle à deux têtes, Buck Danny – Les oiseaux noirs, Tanguy et Laverdure …) est au scénario de cette série qui se veut très précise et très proche de la réalité des faits militaires. Si l’histoire est bien sûr imaginaire, les actions des personnages sont particulièrement réalistes, et spécifiquement celles du capitaine N’Guyen, supervisées par la marine nationale.
Gilles Laplagne (Unité félin, Flics du rail), le dessinateur, est au service de ce réalisme avec un dessin extrêmement précis. Ce troisième tome est le premier volet d’un diptyque qui continue de développer aussi son personnage principal, dans son environnement professionnel mais aussi personnel.
Charlotte impératrice – Tome 4 : Soixante ans de solitude – Note : 8/10
Le quatrième tome de la série Charlotte impératrice de Fabien Nury et Matthieu Bonhomme aux éditions Dargaud met fin à une aventure démarrée en 2018 et qui retrace l’existence méconnue d’une princesse, Charlotte de Belgique. Mariée au prince autrichien, Maximilien, qu’on va éloigner en lui fournissant le trône du Mexique, elle va ainsi devenir l’impératrice du Mexique. Mais à la suite de la révolution mexicaine, elle va devoir revenir en France pour réclamer l’aide de Napoléon III et faire libérer son mari. Le voyage du retour sur le continent est un supplice pour Charlotte, qui commence à perdre la tête. A son arrivée, loin de trouver l’aide attendue, elle va sombrer un peu plus dans le déni et la folie.
© Dargaud 2025.
C’est une lente et inexorable descente aux enfers que la princesse belge vit avec le coup de crayon du talentueux Matthieu Bonhomme (Esteban, L’homme qui tua Lucky Luke, Wanted Lucky Luke). Une description détaillée du cynisme des « amis » de Charlotte qui s’apparente peu à peu en un complot et qui va accentue son sentiment de victime.
Un dernier tome dans lequel l’impératrice trouvera peu de réconfort, sauf peut-être en fin d’album ... auprès des lecteurs.
Remington 1885 – note : 8/10
Le titre de l’album sonne comme une signature. Celle qu’on retrouverait en bas d’une peinture. Il s’agit ici de Frederic Remington (1861-1909), un célèbre peintre américain, réputé pour ses peintures de l’Ouest américain.
© Dargaud 2025.
Le scénariste Josep Maria Polls et le dessinateur Sagar Fornies adapte la réalité historique en lui faisant rencontrer le chef apache Geronimo. en effet, si le peintre américain a bel et bien suivi une campagne militaire contre les indiens, il n’a jamais rencontré le chef indien. C’est maintenant chose faite avec cet album qui revient sur la conquête de l’Ouest et la chasse à l’homme organisée par l’armée unioniste.
Une vision originale qui n’embellit aucun des deux partis : ni celui des blancs, ni celui des indiens, chacun plongé dans leur violence et leur haine réciproque. Mais la présence de ce dessinateur, capturé par les indiens, introduit comme une faille, une pause. Geronimo est fasciné par le talent de cet homme et lui demande un portrait. Mais Frederic est bien en peine de satisfaire son l’interlocuteur. Est-ce la peur de mourir ? ou l’aura mystérieuse qui cache le vrai visage du chef indien ?
Les couvertures des 3 albums - © Dargaud 2025.