Le Banni - Tome 1 - Le poids de nos victoires
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 21/02/2010 (Un vieux mercenaire, banni du royaume d'Archaon qu'il a bâti avec le roi, revient pour aider ce dernier. Mais il semble qu'il soit resté trop longtemps absent.
Hector Wiestal, dit "La Muraille", vit reclus avec une jeune servante du nom de Mirille. Il a combattu avec Alester "Le Vaillant", ancien compagnon d'armes au sein de la mythique "Meute" formée de trois autres compagnons, Ysengord "Le Vif", Aberrard "Le Bienveillant" et Khaïss "le Silencieux".
le vieux HectorElle a combattu de nombreux royaumes afin de les réunir en un seul, gouverné maintenant par le roi Alester. Mais cette époque est maintenant révolue. Hector est un vieil alcoolique irascible, banni du royaume d'Archaon pour avoir séduit la même femme que le roi. Mais il répond quand même à l'appel royal quand celui-ci lui demande de l'aide.
Voilà une bande dessinée, somme toute classique dans la présentation mais qui s'annonce comme une bonne surprise. Dans un univers moyenâgeux, virant sur l'héroïc fantasy mais dénué des créatures magiques (elfes, orques, lutins...), l'intrigue s'annonce plus compliquée qu'une simple quête. Un secret lie les membres de La Meute, ce qui semble obliger Hector à accepter la requête de son roi malgré tout ce qui a pu se passer. Mais les intrigues de palais se mêlent pour semer le trouble et Hector semble n'être qu'un pion au milieu d'une manipulation plus grande.
L'intrigue est intéressante même si les caractères des personnages sont quelque peu caricaturaux. Le roi, fier comme Artaban, nous fait penser à un vieil Aragorn du Seigneur des anneaux. La Muraille, ancienne légende pouvant retenir une armée à lui tout seul, est encore capable, malgré son âge et sa maladie de dessouder une cinquantaine d'hommes qui lui cherchent querelles ! Le seul moyen de l'arrêter est d'attendre qu'il soit ivre mort. Il y a un côté "Impitoyable" de Clint Eastwood dans ce personnage. Les intrigants ne sont pas mal du tout dans le genre. Notamment Elysia Herrentar qui par son côté masochiste et son rapport incestueux avec son père rappellerait presque les personnages des méta-barons de Jodorowsky. Bref, on a une belle série de personnages hauts en couleur et Henscher semble bien les tenir.
Quand Le Lombard se lance dans l'héroïc fantasy ou plutôt, dans l'héroïc fictionnel, on peut dire qu'il ne le fait pas à la légère. Et pourtant, ce n'était pas gagné d'avance. Premièrement, ce n'est pas vraiment la ligne éditoriale et la spécialité de cette maison d'édition. Peut-être une volonté de combler un vide ? Deuxièmement, le choix du dessinateur est osé. Autodidacte, Tarumbana nous livre ici sa première bande dessinée. Il a suivi une année d'étude de dessin à la prestigieuse école de la Cambre en Belgique avant de préférer l'auto-apprentissage. Donc, coup de chapeau pour ce coup de poker.
MyrmirrineOn pourra noter une forte influence graphique de Rosinski. Mais surtout, vous aurez du mal à croire que ce monsieur nous présente ici sa première bande dessinée. Car pour une première, c'est un coup de maître. Les décors sont splendides. La ville de Myrmirrine, capitale et joyau du royaume d'Archaon est de toute beauté. On y sent le talent mais surtout les longues heures de travail. De plus le dessin au pinceau numérique renforce la sensation fictionnelle du récit. A la fin de l'album, on trouve en plus un cahier graphique nous montrant, si besoin en était, le talent de Tarumbana.
Le Lombard et les auteurs ont marqué l'essai du premier tome. Il leur reste à le transformer.