Les Aventures d'une étudiante lesbienne
Bande Dessinée / Critique - écrit par Maixent, le 29/11/2010 (Un album érotique un peu abrupt au premier abord, mais qui recèle bien des surprises et surtout beaucoup de bonne humeur.
Je suis sûr d'avoir déjà vu un style de bd extrêmement proche de celui-ci, jusqu'au choix de faire porter à ces lycéennes délurées de gros godillots arrondis, mais j'ai eu beau repasser toute ma bibliothèque au peigne fin, impossible de retrouver à quoi me faisaient penser les aventures d'une étudiante lesbienne. Par dépit, je me suis retrouvé sur internet histoire d'en savoir plus sur les auteurs. C'est un échec. D'après Google, Jennifer Finch est une joueuse de softball ou un membre du groupe punk L7. A moins que rien ne soit indiqué quant à leur participation à une bd érotique, il s'agit plus vraisemblablement d'un homonyme dont on ne sait rien. Quant à Petra Waldon (la scénariste), on n'en sait guère plus. Nous nous contenterons donc de l'album en lui-même avec le sentiment diffus de : « ##@§&*§#!!! Mais où ai-je donc déjà vu un truc dans ce genre ???? ».
PetraCe qui frappe en premier lieu dans ces aventures, c'est le côté enjoué et enfantin. Non pas qu'il s'agisse d'un ouvrage pédophile, mais on y retrouve la naïveté des premiers émois et une sorte de fébrilité joyeuse face à la sexualité. Ici pas de violence mais plutôt de grands yeux ronds et gourmands face à la découverte du plaisir et la réalité des sens. Ce qui n'empêche pas des parties de baise sauvages, bien entendu.
L'héroïne est une jeune étudiante portant uniforme et placée sous la tutelle de bonnes sœurs pour une éducation de qualité. Mais plutôt que de se consacrer à ses études, elle préfère ses rêveries, son journal intime et son god ceinture. Légèrement isolée au début par son attirance exclusivement féminine, elle se rendra compte par la suite que le tribadisme est aussi du goût de ses condisciples, voire des instances supérieures.
Le dessin est assez étrange. Comme à peine esquissé, mais possédant pourtant
Surprisedes qualités graphiques indéniables. Même si certains traits manquent de force, la scène décrite dans son ensemble est toujours cohérente. Du coup, au lieu de rendre un aspect mal fait et bâclé, on a au contraire une sorte de naïveté volontaire dans le trait qui correspond tout à fait au propos de l'histoire. Qui plus est, les poses et expressions de Petra et ses amies, légèrement exagérées, confèrent une atmosphère burlesque et enjouée qui est loin d'être déplaisante. Donc, même si le dessin est un peu rebutant au début, on se laisse finalement embarquer par cette communauté anandryne enjouée et coquine.
Il en est de même pour le scénario. D'abord les fantasmes de Petra sont un peu téléphonés et réservés aux amateurs de god ceintures, pour ensuite évoluer vers quelque chose de plus excitant et plus prenant, avec un scénario qui, s'il n'est pas très recherché, est du moins efficace.
Au final, on sympathise avec ces jeunes filles aux fesses rebondies et aux seins pointus et on achève le livre de la même manière que l'héroïne, « libre (...) et complètement satisfaite ».