6/10L'Association des cas particuliers - Tome 1 - Sapiens

/ Critique - écrit par iscarioth, le 29/06/2006
Notre verdict : 6/10 - Moins de chance (Fiche technique)

Sapiens est un album qui peine à surprendre et à captiver comme l'a fait Pas de chance. Le passage à la couleur ne s'est pas fait sans casser une certaine identité graphique.

L'association des cas particuliers regroupe trois antiquaires : Ernst-Lazare, Simon et Rebecca. La genèse de cette alliance nous a été contée dans le diptyque Pas de chance, paru en 2003 et 2004 dans la collection Tohu Bohu. Leur nouvelle aventure, moins polar, se déroule pendant la célèbre canicule de 2003 qui a fait tant de mal aux personnes âgées. Une relique est retrouvée chez une vieille dame décédée, relique contenant un crâne d'homme de Neandertal. Le fantastique arrive lorsque l'on apprend que le cheveu retrouvé sur ce crâne est contemporain.

Depuis Pas de chance, Philippe Riche est passé à la couleur. L'association des cas particuliers n'a pas du tout le même impact graphique que Pas de chance, exécuté dans un noir et blanc légèrement sépia très ambiancé. On avait apprécié le premier travail de Philippe Riche pour sa mécanique policière et la qualité de ses dialogues. Sapiens nous fait bien moins forte impression. La mise en couleur est assez fade, les incrustations photographiques (page 4) jurent avec l'encrage épais et esquissé de l'auteur.

Côté scénario, plusieurs récits se juxtaposent. Il y d'abord l'errance d'un vieux barbu-chevelu paumé, persuadé d'être « le dernier », rencontrant une communauté d'exclus aux allures surréalistes. Notre vieil homme semble revivre en flash back des souvenirs d'un passé trop lointain pour être réel. Et puis, de l'autre coté, nous avons nos jeunes antiquaires, Simon et Rebecca et une course poursuite très bessonienne avec deux espèces de Paris Hilton surarmés. Même si l'on comprend assez facilement que les personnages tendent à se rejoindre, les différents récits ont du mal à captiver et à s'imbriquer. L'homme d'un lointain passé ayant parcouru toutes les époques est un thème usé jusqu'à la moelle (voir Highlander et toutes ses déclinaisons).

Bref, Sapiens est un album qui peine à surprendre et à captiver comme l'a fait Pas de chance. Le passage à la couleur ne s'est pas fait sans casser une certaine identité graphique. Peut être que l'intérêt ira croissant au fil des tomes, attendons de voir.