Animal Lecteur - Tome 3 - On peut pas tout lire !
Bande Dessinée / Critique - écrit par Maverick, le 07/04/2012 (Tags : tome tout lecteur salma sergio animal peut
Troisième tome de la série Animal Lecteur, On ne peut pas tout lire ! est toujours un recueil de petites histoires, des strips verticaux, sur fond d’univers de la BD. Le format est d'ailleurs très particulier, tout en hauteur, mais à la largeur ridicule, pas toujours pratique à prendre en main, mais au moins cela respecte le format original lors des parutions en magazine. Centré sur le libraire d’une boutique de bandes dessinées, nous retrouverons des situations coquasses et funs sur les aléas de la vie de ce petit bonhomme, qui subit le modernisme dans son métier. Bah oui, les jeunes d’aujourd’hui, ils ont internet, les téléphones portables et les jeux vidéos. Alors lire un livre cartonné avec des images fixes, c’est pas top méga cool. Le marché est compliqué, mais les rencontres avec les clients forgent un homme. Au fil des 92 courtes histoires de cet album, nous auront largement le temps de sourire, et de se dire avec un air de vieux con : les temps changent. Mais un conseil tout de même, avant de se lancer à corps perdu dans Animal Lecteur et son tome 3 : ne l’avalez pas d’une traitre, où vous resterez sur votre faim.
En effet, malgré la qualité générale de l’ensemble, on ne peut qu’admettre que tout cela est bien répétitif. On se retrouve avec des situations qui tournent un peu en boucle et des gags récurrents. Cela s’explique par le format bien entendu, mais aussi, par le côté limité de l’univers : on ne sort pas du contexte libraire/client. Alors, parfois, on tombe sur des planches géniales, qui en quelques dessins, vont franchement vous faire éclater de rires, mais d’autres histoires vous donneront le sentiment d’un déjà-vu un peu ennuyeux dans un album. On retrouve souvent ce genre de problème dans un best of de série sur un thème bien précis, mais là, la limite de Animal Lecteur se fait sentir sans chercher à faire une compilation. Bref, cela ne sera pas un problème pour tout le monde, et tout ceux qui ont un pied ou même à la rigueur un orteil, dans le monde du livre, apprécieront grandement toutes ces petites histoires à la forme rigolote mais au fond plus grave : en effet, c’est rude de vendre une bd dans une boutique de nos jours. Par contre les lecteurs dits plus “classiques” s’ennuieront sans doute un peu au bout d’un moment, et retourneront sur d’autres bédés du même genre, plus variées, même si la qualité ne sera pas forcément meilleure. Comme quoi, cela résume un peu le mal du secteur : cela ne suffit pas d’être bon, il faut savoir toucher son public, constamment à la recherche de la nouveauté.