8/10Abel Dopeulapeul - Tome 1 - Du vent dans les poils

/ Critique - écrit par Val Lazare, le 22/06/2003
Notre verdict : 8/10 - Champion du monde !!! (air connu) (Fiche technique)

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Des vannes lamentables, l'absurdité poussée à son paroxysme, un dessin très évocateur... Du Vent dans les Poils... qu'est-ce que c'est bon !

Il y a très longtemps, c'était en 1976... la préhistoire quoi, un type nommé Loro décida de mettre en planche le plus grand héros que la Terre ait jamais porté, celui dont le nom ferait trembler les gencives des malfrats et frissonner les pucelles en leur chair intérieure, j'ai nommé (roulement de tambour) Abel Dopeulapeul !

Un jour que je me baladais dans ce sanctuaire de culture qu'est une bibliothèque municipale, mes yeux ensommeillés tombèrent sur une BD au titre évocateur : Du Vent dans les Poils. Aussitôt saisi d'un vif pressentiment, je regardais ce grand-oeuvre plus attentivement, tout en faisant rouler sur ma langue les différents phonèmes dont le titre était composé. Je parcourais alors quelques planches de la BD tandis qu'un rictus de joie débile me déformait alors le visage. Car Abel Dopeulapeul n'est pas le plus grand héros imaginaire qui ait jamais existé... néanmoins, il peut sans effort s'autocongratuler du titre de pire détective privé de tous les temps.

Voilà c'est dit, Du Vent dans les Poils est une vieille BD de parodie policière. Et quand je dis parodie, je pèse mes mots... tout commence très fort, un titre idiot à souhait, un héros au nom improbable cachant indubitablement un jeu de mots que je n'ai pas encore réussi à percer et une histoire qui commence sur des chapeaux de roues. Abel... Abe pour les intimes, est un privé, un détective privé. Il n'a pas d'argent, équipé en tout et pour tout d'un pardessus élimé et d'un borselino il est physiquement repoussant, c'est un alcoolique accompli et pour finir, il est incroyablement bête.

Comme un malheur n'arrive jamais seul, Abe se voit toujours engagé par une femme fatale pour résoudre une affaire en apparence simple, mais qui sous les gaffes et foirades de notre privé préféré, va devenir horriblement compliquée.

Autant vous prévenir, le dessin de Loro n'est pas excessivement beau, mais dénote d'un talent certain pour la caricature et la mise en scène débile. Du Vent dans les Poils est divisé en plusieurs saynettes toutes plus hilarantes les unes que les autres, préparez-vous à vous faire remarquer en public... petite mise en bouche : Abel est encore une fois à côté de la plaque sur son affaire, (à vrai dire son cerveau lui permet tout au plus d'enfiler un pantalon et de déboucher une bouteille de whiskhy) donc faisant fi de la mauvaise fortune, notre privé décide de s'en envoyer un ou deux derrière la cravate. Sur le chemin, se curant l'oreille avec une allumette, Abe tombe nez à nez avec des mafieux qui veulent l'envoyer ad patres et un semblant de discussion s'engage entre les personnages. Alors qu'Abe s'était désintéressé de son oreille tout en ayant oublier d'y retirer l'allumette, un des malfrats lui décoche un coup de poing qui vient ricocher sur l'allumette... qui s'embrase... la lueur ainsi créée ne manque pas d'attirer la police qui arrête les gangsters. Abe, l'oreille en feu, se vantant encore une fois de ses talents de fin limier.

Voilà, des vannes lamentables, l'absurdité poussée à son paroxysme, un dessin très évocateur... Du Vent dans les Poils... qu'est-ce que c'est bon !