8/10The Zumbies

/ Critique - écrit par plienard, le 21/04/2010
Notre verdict : 8/10 - Avec un 'Z' qui veut dire ... (Fiche technique)

Quand un concert se termine par une boucherie ou que la chanteuse croque un doigt un peu trop près, c'est que vous êtes au concert des Zumbies. Attention, ça va saigner.

Vous allez voir apparaître dans vos librairies des albums avec une épaisse couverture noire, agrémentée d'un énorme « Z » vert fluo et dégoulinant. A première vue, on pourrait croire que panini comics nous a sorti une aventure inédite de Hulk se prenant pour le justicier masqué. Puis, en regardant bien, vous voyez le nom de l'éditeur, Fluide  Glacial, et là vous imaginez Zorro en train de se transformer en sergent Garcia tout vert, après une expérience ratée. Même si cette idée saugrenue pourrait correspondre à l'esprit totalement barré qui parsème la bibliographie chez Fluide, ce n'est pas cela non plus. Fluide sort, ici, un album sur un groupe de rock zombie complètement déjanté.

Au départ, c'est un groupe de quatre jeunes rockers. Dee dee, deborah, Johnny et Hank ont leur petit succès. Ils sont sous la coupe du manager Jessie Garon. Pour pouvoir encaisser le rythme de la tournée, il leur fait prendre quelques piqûres de vitamines administrées par le docteur Vonderpumpe qui officie aussi dans le monde cycliste. 4 jeunes rockers
4 jeunes rockers
Le docteur va d'ailleurs confondre les produits et donner à nos quatre rockers le produit prévu pour le champion américain du Tour de France, le Black devil 666. L'effet sera catastrophique pour le champion cycliste et mortel pour les chanteurs. Près de six mois après leur enterrement et après la catastrophe écologique prévue depuis des années, ils sortent du monde des morts pour rejoindre le monde des vivants. Ils sont devenus morts-vivants !

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le début est assez étonnant. Etonnant par son sujet. Et d'amblée, on attaque fort avec le producteur manager véreux et la drogue dans les milieux artistiques, la dénonciation du dopage sur le tour de France avec son leader américain (toute ressemblance avec des faits non encore prouvés ne serait qu'une pure coïncidence, à mon avis) et enfin la catastrophe écologique annoncée qui arrive. Si le fait que des artistes deviennent des zombies à la suite de la prise d'un produit dopant vous semble complètement barré, attendez-vous à bien pire pour la suite. Car on est dans une production Fluide Glacial. Si bien que le clergé en prend pour son grade et est personnalisé par le frère Boule, fou de foi, qui aurait pu faire carrière lors de l'inquisition. Il est à la poursuite de nos quatre chanteurs d'outre-tombe avec sa cohorte de pro-catho. Et pour être bien dans l'esprit de la maison (Fluide, pas celle de l'église, je vous en prie !), il a de sérieuses déviances sexuelles (je vous laisse voir avec qui ou quoi !). Mais nous sommes aussi et surtout dans une histoire de zombies : ça saigne, ça mord, ça mange de la chaire fraîche.

AAaaaaaaaaaahhhhhhh....!!!!!
AAaaaaaaaaaahhhhhhh....!!!!!
Evidemment, l'album risque de choquer les âmes sensibles car il n'y a pas que cela. Il y a bien pire, eh oui ! c'est possible. Mais tout est traité avec la dérision adéquate, dans une époque future et improbable. On est dans l'humour fluide glacial où derrière les choses choquantes peuvent se cacher des messages ou des dénonciations ou tout simplement une envie de rigoler de l'absurde.

Il est vrai que les auteurs n'ont pas encore osé donner leur identité. A priori, ils n'assument pas ! Ce que personnellement, je peux comprendre. Mais je vous laisse juge.

En conclusion, l'album ne doit pas être laissé entre toutes les mains (ce qui est souvent le cas chez Fluide Glacial). Et si vous êtes cartésien et peu ouvert d'esprit, passez votre chemin. Pour les autres, arrêtez-vous un moment pour écouter la douce musique de l'humour zombie. Ca déchire !