Zorn et Dirna - Tome 6 - Notre père qui êtes odieux
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 14/08/2012 (Tags : zorn dirna jpg eur images tome notice
Voici une des bandes dessinées les plus spectaculaires et originales qui se termine. Je veux parler du tome 6 de Zorn & Dirna, Notre père qui êtes odieux (remarquez la note d’humour du titre !).
Celui-là est bien vivant !Il clôt en effet une aventure débutée en 2001 avec deux gamins, Zorn et Dirna, des jumeaux frère et une sœur. Ils ont un pouvoir, celui de libérer les âmes des morts emprisonnées dans les corps. Un pouvoir étrange mais qui soulage grandement les concernés depuis que le roi a réussi à emprisonner la Mort afin de devenir immortel et ce qui empêche les âmes de s’échapper. L’individu reste donc « vivant » avec le souci du pourrissement de ses chairs.
Imaginée bien avant le succès actuel des zombies, il serait faux de croire que les auteurs surfent sur cette vague. Au contraire, c’est bien une histoire de vivant dont il s'agit où l'on suit les jumeaux dans leur fuite de la meute (une unité de soldats sanguinaires du fils du roi) puis dans leur quête de vérité (qui sont-ils réellement ?) et de justice.
DR.La grande force de cette série réside surtout dans son originalité. En emprisonnant la Mort, un monde nouveau se met en place, fait de souffrance et de cruauté. Ne pouvant plus mourir, les âmes errent dans les corps qu’elles trouvent à proximité. Le seul moyen de les libérer est de couper l’axe cœur-cerveau afin de ne pas récupérer l’âme du mort pour le « meurtrier ». Jouant sur ce fait, le scénariste Jean-David Morvan s’en est donné à cœur joie pour mettre en place des personnages originaux et leurs nombreuses identités comme Kerozinn capable de voire dans la nuit car elle a récupérée l’âme des chats qu’elle a exécuté, Splata un impressionnant et cruel lamineur (un bourreau trancheur de tête) qui a récupéré l’âme de la mère de Zorn et Dirna ou Seldnör père des deux enfants et chasseur de zombies qui va envahir le corps d’une femme sanguinaire après sa mort. Ainsi, si vous ne connaissez pas la série, ce tome pourrait vous paraître étrange dans ces dialogues et si vous ne savez pas que certains personnages sont l’exact contraire de ce qu’ils paraissent être.
La qualité de cette série ne tient pas uniquement à son scénario, le dessin ayant aussi et surtout une grande importance. Ce rôle est dévolu à Bruno Bessadi qui nous illumine de son talent. Un trait impressionnant, précis, n’hésitant pas dans les détails « gores ». Pourtant, de par son style graphique, la série ne prend jamais un côté horrifiant. Quelques notes d’humour bien placées dans le dessin désamorcent aussi les scènes qui pourraient être difficiles.
Troll, Sillage, Zorn & Dirna, Jean-David Morvan nous gâte avec des séries belles et intelligentes. Et les dessinateurs qui l’accompagnent ne sont pas en reste. Cette série est tout simplement indispensable.
DR.