4/10World of no life 2 : extra life en cheat mode

/ Critique - écrit par athanagor, le 23/04/2011
Notre verdict : 4/10 - Lord of no wife (Fiche technique)

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Deuxième tome avec des tranches de vies de gamers dedans, cet album aligne sans surprise des sketchs convenus sur les difficultés qu’il y a à être un geek-on-the-street.

Difficilement comique pour le néophyte, cet album aligne principalement des situations où les gamers s’embrouillent entre monde réel et monde virtuel.
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Et, de la même façon que le
Léonard de De Groot et Turk doit se faire se bidonner équitablement les cancres et les scientifiques inventeurs, il est douteux que cet ouvrage puisse plaire aux vrais no-life, qui trouveront certainement le propos soit trop exagéré, soit trop réducteur.

Au-delà des caricatures et de leur aspect un peu lourd, c’est la mécanique comique qui ne marche pas bien. Malgré une bonne volonté évidente, on reste bloqué sur les deux ou trois mêmes thèmes, et on sent l’échec des tentatives humoristiques par le simple fait que, sur l’ensemble des pages, une seule interrogation revient, lancinante et de plus en plus essentielle : comment fait Hiki pour payer son matos et/ou son loyer ? Cette question naît d’elle-même dans les premières saynètes, car ce personnage est censé revenir dans la société qu’il a quittée pour un monde meilleur et numérique. Il n’a qu’un lointain rapport avec le monde et n’a donc pas de travail. La question de ses revenus se pose alors immédiatement. Mais là où d’autres ouvrages auraient fini par nous faire oublier ceci, WonL n’y arrive jamais, et à chaque fois que ce personnage revient dans un sketch
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(et croyez-le, il revient souvent) on se focalise sur cet aspect de son existence, jusqu’à ignorer ce qui lui arrive et à lire ses pérégrinations comme automatiquement, sans y prendre garde.

Au final, rares sont les moments de franche rigolade et on est surtout en proie à un agacement tenace de voir se répéter les situations où le nerd fondamental se comporte avec les humains comme avec un ordinateur. Les seuls moments qui poussent un peu le rictus sont les passages dans le monde parallèle, qu’on comprend être une référence à World of Warcraft. Mais là encore, la BD ne s’impose pas comme seule détentrice d’un concept sur lequel faire son beurre. La série Noob, qui ne travaille presque que sur ce principe ayant déjà bien débroussaillé le sujet.

On appréciera tout de même l’éclair d’honnêteté du dernier sketch qui apporte à tous le lecteurs la confirmation de ce dont on se doutait depuis déjà longtemps : quand les seules compétences dont on dispose sont de se coucher tard et de s’alimenter mal, il faut devenir auteur de BD. Mais encore faut-il avoir des idées.