6/10Voraces

/ Critique - écrit par Maixent, le 14/08/2020
Notre verdict : 6/10 - Through the desert on a horse with no name (Fiche technique)

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Du bon zombie comme on aime.

Flesh & Bones est une collection qui a fait ses preuves et ne s’embarrasse pas de détails. Ici, le plan est simple. Aller d'un point A à un point B façon Mad Max Fury Road. Il y a cependant une difficulté. On est en 2025 et les zombies dominent le monde.

 
Le convoi

 

137 jour après le début de l'épidémie qui a métamorphosé la majeure partie de la population en « Voraces », zombies assoiffés de sang mais non dénués d'une certaine intelligence et rapidité, le caporal Maria Osawa a pour mission d'escorter avec son équipe un convoi humanitaire. Une promenade de santé de 1350 km qui comprend la traversée du désert du Thar et un seul poste de ravitaillement « a priori » sûr. Qui plus est, le convoi est trop hi-tech pour être honnête. Et comme on s'en doute, tout ne va pas se passer comme prévu.
Une nature hostile

 

Les auteurs arrivent à insuffler une tension palpable dans ce décor désertique d'où l'ennemi peut surgir à chaque instant et c'est là toute la force du récit. Un trait assez minimaliste qui éclate sous le contact des bombes et des mâchoires acérées. Et même s'il ne s'agit pas d'une originalité prodigieuse, il faut reconnaître que c'est assez efficace. D'autant que cela est renforcé par des dialogues bruts et archétypaux dont la rudesse correspondent à l'ambiance générale. Dans ce rien, on prend le temps de perdre le lecteur, de le faire participer à l'attente. Le convoi se délite, victime de la malveillance des hommes autant que de la furie des voraces.


Zombies vs permis de conduire

 

Les thèmes sont somme toute très classiques dans cet album et propres à la littérature ou aux films zombies. Notamment le fait que le danger vient évidemment des morts vivants mais surtout des Hommes. On découvrira ainsi que ce que l'on pensait être un convoi humanitaire n'est en fait qu'un transport d'armes destinées aux puissants qui, bien calfeutrés dans leur bunker se moquent éperdument des populations dont ils sont sensés être les représentants. En cela, Voraces ne déroge pas à la régle qui veut que les zombies soient des monstres politiques, dénonçant les dérives de notre société. On avait déjà rencontré ce cas de figure par exemple dans Walking Dead où le véritable méchant est celui qui tient une batte à la main plutôt que celui auquel il manque un œil et les deux bras et se traîne lamentablement pour essayer de mordre quelqu'un. La seule entorse ici est d'en faire des créatures organisées et intelligentes. Pour le reste, on suit les codes du slasher en essayant de deviner lequel va mourir ensuite.

Rien de bien nouveau sous le soleil du désert mais il faut reconnaître que c'est bien fait et l'ambiance bien rendue. Donc pas un album indispensable de la collection mais qui y rentre parfaitement et fait le travail demandé.