7.5/10La Vision et la Sorcière Rouge - 1982-1986

/ Critique - écrit par riffhifi, le 08/11/2009
Notre verdict : 7.5/10 - Heureux Vision et sa sorcière bien-aimée (Fiche technique)

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L'un des couples les plus curieux de la galaxie Marvel, composé d'un androïde et d'une mutante, est résolu à donner la vie malgré leurs familles hautes en couleurs et leur voisinage hostile.

En 1982, Marvel consacrait une mini-série de quatre épisodes à deux personnages qui venaient de démissionner de l'équipe des Vengeurs. Jeunes mariés, Vision et la Sorcière Rouge ont en effet décidé de plaquer le super-héroïsme pour couler des jours tranquilles dans le New Jersey. Mais le passé rattrape vite ces tourtereaux atypiques... Honneur aux dames : Wanda, que l'on appelle la Sorcière Rouge en raison de son pouvoir de mutante, a été élevée par des gitans avec son frère jumeau Pietro (Vif-Argent), puis a été sauvée d'une tentative de lynchage par Magneto, qui enrôla le frère et la sœur dans sa Confrérie des Mauvais Mutants ; plus tard, on apprit que leurs parents n'étaient pas les gitans, mais un couple de super-héros de la Seconde Guerre Mondiale : la mère mourut en couche et le père, Robert Frank dit le Bolide, prit la fuite. Ayant retrouvé tardivement ce père
démissionnaire, Wanda et Pietro parvinrent à lui pardonner... jusqu'à ce que, dans cette mini-série intense et riche en révélations, ils apprennent que leur véritable père (cette fois, promis, il n'y en a plus de caché) est Magneto lui-même. Passons à la Vision (qui, malgré le féminin de son nom français, est un mâle) : fabriqué par le robot Ultron et le professeur Phineas T. Horton à partir du corps de l'androïde appelé la Torche Humaine (pas celui des Fantastic Four, mais celui qui combattit Hitler dans les années 40 avec Namor et Captain America), il possède l'empreinte mentale d'un certain Simon Williams, qui était mort mais a trouvé le moyen de revenir plus tard sous la forme d'un héros appelé Wonder Man. Du coup, Vision et Wonder Man se considèrent comme des frères jumeaux (ce qui est une façon comme une autre d'interpréter le fait qu'ils soient la même personne dans deux corps différents) ; à leurs trousses, on trouve le frère de Simon Williams, auto-baptisé le Moissonneur : il n'a rien d'un agriculteur, mais possède un look funèbre et cherche à anéantir les deux créatures qui ont perverti selon lui l'essence de son frère...

La mini-série, publiée chez Lug dans les années 80 sous forme d'un « Récit Complet Marvel », permet de saisir sans peine toutes ces subtilités, grâce à un scénario de Bill Mantlo faisant habilement le lien entre quête des origines et acceptation de leur condition par les deux protagonistes. Curieusement, le plus agréable des quatre épisodes est le premier, purement décoratif, qui se déroule le soir d'Halloween et met en scène un ancien démon. Le dessin élégant de Rick Leonardi est particulièrement efficace dans cette fantasmagorie suavement horrifique.

En 1985, Marvel lance une nouvelle mini-série consacrée aux deux personnages, sur douze épisodes cette fois. Ayant entre-temps rejoint les Vengeurs, ils décident
à nouveau de les quitter et de se réinstaller dans le New Jersey, malgré l'animosité des voisins qui ont brûlé leur première maison par xénophobie. Ecrite par Steve Englehart et dessinée par Richard Howell, cette année dans la vie du couple revient une nouvelle fois sur leurs origines et fait graviter autour de leur bonheur les éléments délicats de la famille : Magnéto d'un côté, le Moissonneur de l'autre... Malgré tout, ils parviennent à se lancer dans un projet fou : faire un bébé. Un androïde et une mutante peuvent-ils être parents ?

« Le père... le fils... le frère... quel mélo ! Tu te crois dans Dallas, robot ? » Hank Pym agacé (et récemment divorcé de la Guêpe), s'adressant à Ultron

Publiée en France dans Titans dès mars 1986, cette deuxième mini-série souffre d'un dessin plus impersonnel, privilégiant les scènes d'action colorées, mais jouit d'un scénario malin, qui axe l'essentiel de l'intrigue sur la grossesse de Wanda, et les préoccupations très humaines qui l'entourent (le choix du prénom, la peur de ne plus plaire au mari, l'espoir de réserver au bébé le meilleur accueil possible...). Ce décalage entre un sujet adulte et un traitement graphique susceptible de séduire un public plus jeune donne à ces quelques numéros une saveur toute particulière, relevée par un twist final bien sympathique. S'agissant d'une fiction, on peut se permettre d'occulter la suite des évènements, qui ne sera pas rose pour la petite famille, et se contenter d'apprécier en l'état cette tranche de vie atypique et pourtant si proche de nous...


Vision and the Scarlet Witch #1 - Tricks or Treat / La malédiction d'Halloween (novembre 1982)
Vision and the Scarlet Witch #2 - Faith of our Fathers / Foi en nos pères (décembre 1982)
Vision and the Scarlet Witch #3 - Blood Brothers / Frères de sang (janvier 1983)
Vision and the Scarlet Witch #4 - Please Allow Me To Introduce Myself... ! / Permettez-moi de me présenter ..!
(février 1983)

Vision and the Scarlet Witch (2) #1 - Lovers / Vaudou (octobre 1985)
Vision and the Scarlet Witch (2) #2 - Brothers / Frères (novembre 1985)
Vision and the Scarlet Witch (2) #3 - Ancestors / Les héritiers (décembre 1985)
Vision and the Scarlet Witch (2) #4 - Mutant Romance Tales / Xénophobie
(janvier
1986)
Vision and the Scarlet Witch (2) #5 - The Others call it... All Hallows Eve / Halloween ! (février 1986)
Vision and the Scarlet Witch (2) #6 - No Strings attached / Retrouvailles (mars 1986)
Vision and the Scarlet Witch (2) #7 - Batteries not included / Contrôle d'identité (avril 1986)
Vision and the Scarlet Witch (2) #8 - Sweet Sister (mai 1986)
Vision and the Scarlet Witch (2) #9 - Off-Line / Mardi-Gras (juin 1986)
Vision and the Scarlet Witch (2) #10 - Spring Fever / Une question d'honneur (juillet 1986)
Vision and the Scarlet Witch (2) #11 - A taxing time (août 1986)
Vision and the Scarlet Witch (2) #12 - Double-sized Climax (septembre 1986)