8.5/10Vampirella

/ Critique - écrit par Maixent, le 26/08/2018
Notre verdict : 8.5/10 - La vamp (Fiche technique)

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Le retour de la vampire la plus sexy

Créée en 1969, le personnage de Vampirella n’est pas vraiment une nouveauté. C’est plutôt un personnage qui a su séduire la génération de nos parents par son apparence plus que séduisante et son goût du sang dans les années 1970. Mais au-delà de son costume reconnaissable qui a inspiré de nombreux cosplay sexy et un nom un peu ringard, Vampirella est une superhéroïne à part entière, protectrice des humains et icône féministe. Une extra-terrestre vampire confrontée à un monde violent où les puissances démoniaques vont de pair avec la folie des hommes.


Elle ne laisse pas indifférent

 

Cette édition, qui présente deux histoires différentes, illustre parfaitement toute la complexité et la force de Vampirella. La première pose la question du bien et du mal sans ce manichéisme que l’on retrouve habituellement dans la bande dessinée en général et les comics en particulier. Vampirella, à la manière de Blade, poursuit un gang de vampires malfaisants jusqu’à la petite ville  de Gentle Creek. Typique petite bourgade américaine à la différence que cette dernière est infestée de vampires, mais si on y trouve quelques malfaisants, comme partout ailleurs, elle est surtout peuplée de familles vampires qui n’ont pas choisi leur destin et tentent de survivre avec leur nouvelle condition, retirées du monde depuis des dizaines d’années sous la houlette d’un shérif immunisé contre ce virus. Ce qui commence alors comme un massacre de vampires deviendra donc le sauvetage d’une ville face à des militaires, finalement plus bestiaux que ceux qu’ils tentent d’éradiquer.
Gore et sexy

 

Avec un sens de l’action survolté et un dessin hyperréaliste à couper le souffle, cette petite histoire est parfaitement maîtrisée. Le lecteur est plongé dans ce monde violent où chacun prône sa vérité et tente de survivre. Le sens du détail et la qualité du dessin, comme les marques du maillot de Vampirella où la qualité des matières qui se perçoit dans le traitement des brulures ou des vêtements renforce l’immersion du lecteur. Il se verra même attendri par la compassion de Vampirella envers un petit garçon vampire se jetant sous les rayons mortels du soleil pour sauver son père. Tout converge pour donner une impression de puissance et d’émotion, avec une forte charge érotique. La tenue et les formes de Vampirella envahissent la planche, créant un décalage avec le propos et un ton plus badin offrant bizarrement une certaine cohérence.


Un peu d'émotions

 

Quant à la seconde histoire, plus mystique, elle conserve ce mélange d’horreur, d’action et de sensualité. Vampirella va combattre contre la secte démoniaque du miroir noir qui tente de faire revenir les Enfers sur Terre, aidée dans sa tâche par un vieux routier, deux flics en civil, une mère et son fils. On se retrouve ici plus dans la bande dessinée horreur pulp dont Vampirella est la directe héritière, toujours avec un scénario efficace et des personnages bien campés.

Si la première impression est d’entrer dans du mauvais porno années 80, on oublie très vite cet aspect racoleur et un peu ringard grâce à un scénario et un dessin qui tiennent la route. D’autant plus que l’ouvrage est bourré de références, d’humour et de punchlines bien senties pour une lecture des plus plaisante. Au final on se retrouve avec très bon album du genre, dont la première parution en épisodes en 2011, fait entrer Vampirella dans le XXIeme siècle par la grande porte.