6/10U-Boot - tome 1 - Docteur Mengel

/ Critique - écrit par plienard, le 28/04/2011
Notre verdict : 6/10 - De boot en boot (Fiche technique)

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Jean-Yves Delitte nous montre avec sa patte graphique qui commence à être facilement identifiable pour ceux qui connaissent déjà Belem, Black crow ou encore Tanâtos, que l’on peut faire un bon album avec du recyclé. Pour le peu que l’on ait du talent !

Mars 1945, un sous-marin allemand fuit en direction de l’Amérique latine. À son bord, 46 hommes d’équipage, enfin, bientôt 45 car l’électromécanicien Herbert est retrouvé complètement déchiqueté.
ça va tanguer !
Qui ou qu’est-ce qui a bien pu faire ça ? Le capitaine pense aussitôt à la mystérieuse cargaison embarquée à la dernière minute avec ce fameux SS nommé Himmel.

Mai 1951, une expédition de cartographe, le long du fleuve Amazone, fait un petit détour dans l’espoir de trouver l’eldorado. À la place, ils trouveront un sous-marin échoué et totalement rouillé.

Mars 2059, Venise, un étudiant et son professeur sont retrouvés assassinés à quelques heures d’intervalles. La police enquête.

Nouvelle aventure dans un univers maritime pour Jean-Yves Delitte. Après Belem, le peintre officiel de la marine belge (les belges n’ont plus de gouvernement, mais ils ont encore une marine), nous propose trois histoires en parallèle. Si on s’aperçoit rapidement que deux histoires sont facilement liées – le U-boot découvert par l’expédition de cartographe étant celui qui embarque la mystérieuse cargaison – le lien avec la troisième intrigue – le meurtre de l’étudiant et du professeur – n’est pas évident, tout simplement car il ne semble pas y en avoir. Trois intrigues à trois époques différentes facilement rendues par la mise en page et le graphisme de Mr Delitte. Résolument moderne dans la représentation des costumes et frisant l’anticipation dans l’architecture de Venise, les scènes concernant l’époque 2059 sont rapidement identifiables. La période du sous-marin est, elle, marquée par les pages noires et l’expédition par la forêt amazonienne.


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Si l’histoire d’un sous-marin allemand découvert par une expédition et dans lequel il se passe des choses anormales n’est pas forcément très originale et n’est pas sans rappeler
Le sanctuaire de Christophe Bec et Xavier Dorison, elle suscite quand même l’intérêt par le lien que l’on n’arrive pas à faire avec les meurtres en 2059. On regrettera pourtant cette atmosphère moebusienne – surtout dans les costumes – un peu trop marquée, voire trop futuriste (mais qui vivra, verra).

D’une histoire déjà vue, Jean-Yves Delitte parvient à nous accrocher en y mettant sa patte graphique – excellente – et son talent scénaristique. Entre horreur et fantastique, l’auteur belge nous emmène aux portes de son immense imaginaire pour une mini-série prévue en deux tomes. Comment un si petit pays peut-il faire de si grands artistes ?


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