7/10Trois... et l'ange - Tome 3 - Doubles vies

/ Critique - écrit par Luz, le 08/11/2008
Notre verdict : 7/10 - Doubles vies d'ange (Fiche technique)

Tags : tome ange vies vie morvan doubles livre

Un ange déchu, une petite rousse enragée, un esprit fou dans un corps double, et un homme apte à combler toutes ses conquêtes, voilà l'équipe de choc au complet pour une nouvelle mission !

Garance est une jeune femme plutôt ronde, aux yeux tristes et coléreux. Non désirée, puis abandonnée, elle sera appelée ainsi à cause de
- La preuve, elle râle déjà !
 son incroyable, et peu contrôlable, pouvoir : être connue de tous. Croisée sur le trottoir, vous y verrez votre cousine, votre amie d'enfance, votre ennemie jurée, votre ancienne petite amie... Tout aussi fabuleux qu'il puisse paraître, ce don ne cesse de la blesser autant que de lui être utile.

Un début fort en émotion, l'enfance malheureuse de la jeune héroïne nous est dévoilée toute nue, et surtout toute crue en quelques pages, allant de sa conception à sa vie actuelle. Si vous n'aviez pas lu les deux opus précédents, vous ne serez donc pas perdus.

En parallèle de la découverte plus profonde des personnages mi-forts, mi-faibles, une nouvelle histoire, faisant suite à celle de Yann, fait son apparition. Une histoire sombre et surnaturelle, dans laquelle Garance et ses deux acolytes : Dominique, schizophrène de corps et non d'esprit, et Hugo qui possède la faculté de lire dans les pensées de ses partenaires sexuelles, vont faire face à une vieille femme invisible aux yeux des vivants mais bavarde aux oreilles des mourants. Grâce à ce tome qui met des points sur certains « i », l'auteur dévoile un élargissement du pouvoir de Garance, nous poussant à nous interroger sur sa mutation et son rôle à venir.

Esthétiquement, la bande dessinée est, du début à la fin, dans un registre sombre, dévoilant des scènes de nuit en prédominance, des lieux et des personnages sinistres, avec peu, voire aucun éclat de lumière ou d'espoir.

Y a comme un courant d'air... brr.
Le caractère des personnages qui s'expriment vraiment au travers du trait de Pedro Colombo, que ce soit dans la colère, dans la tristesse, dans la surprise, ou dans la joie (ah non, pas dans la joie !) accentue l'atmosphère virulente et dynamique de l'ensemble.
Le dessinateur joue sur les plans, nous faisant entrer dans l'espace des personnages, jusqu'à nous donner légèrement le vertige. Il joue sur les vignettes longues, petites, écrasées, ou perdues dans la page, accélérant, ralentissant, parfois stoppant tour à tour le rythme et la violence des actions, permettant de finir les petites parenthèses des personnages touchés en plein vol par l'intrigue, mais qui demeurent sans conséquence une fois celles-ci refermées...

De drame en drame, l'histoire se commence, s'achève, recommence, et se poursuit, en ne nous laissant que de légers indices sur la voie qu'elle suivra. Une chose est sûre, nous ne sommes pas au bout de nos surprises.