5/10Totem - Tome 1 - Bizness funèbre

/ Critique - écrit par athanagor, le 29/10/2008
Notre verdict : 5/10 - Mojem moyen (Fiche technique)

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Le trio Debois / Ceyles / Vincent bégaie une histoire pourtant bien inspirée. Souhaitons un tome 2 plus équilibré.

La ville de Kaleth, c'est l'endroit où tous les gens qui en ont un tant soit peu les moyens se rendent pour leurs derniers instants. Pourquoi ? Tout simplement
car c'est de là qu'on accède à la montagne sacrée, le seul endroit où les réincarnations sont possibles. Or la montagne sacrée, on n'y accède pas vivant, mais par le biais des Totems, sorte de cercueils-robots qui portent automatiquement les dépouilles jusqu'à l'endroit propice à la réincarnation. Ainsi la ville de Kaleth vit essentiellement du commerce de ces Totems, dont la bonne tenue, et donc le prix, garantie le voyage jusqu'au bout du chemin. Mais à Kaleth, qui dit commerce, dit magouille, et un peu plus loin dans la phrase, mafia. Kaleth, c'est aussi la ville avec les plages les plus cools qui soient pour faire du surf, car les vagues y sont réputées mortelles, dans tous les sens du terme. Ainsi, Seth et Choum, les deux compères qui constituent le duo central de cette BD, s'y rendent pour rider comme des oufs. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu, et leurs déconvenues vont les conduire à fréquenter les hauts et les bas de ce commerce si particulier.

Il faut reconnaître que l'architecture commerciale et la philosophie érigées par François Debois autour de la mort, et en grande partie aussi autour de la Bon... lequel a mangé ma rédac'
Bon... lequel a mangé ma rédac' ?
réincarnation, sont assez bien pensées, et que les nombreux fils qui constituent l'histoire, en plus de cette idée de base, ne sont ni superflus, ni gênants car trop nombreux. Admettons également que le dessin d'inspiration manga n'hésite pas à faire dans le sérieux, tant dans le joli travail des couleurs de Cyril Vincent, que dans la moisson de têtes, hectolitres de sang et autres membres du corps que nous propose le gentil Ceyles. Mais c'est avec regret que l'on doit admettre que les auteurs, malgré le bon synopsis de départ, peinent à accoucher d'un travail fluide. On a le sentiment que les 48 pages offertes par tome ont constitué un frein au développement serein de l'histoire, et conduit à des coupes sombres dans le déroulé, qui donnent au final une impression de maladresse dans l'enchaînement des scènes. On se retrouve ainsi confronté à un ensemble d'éléments qui ne se concluent que très approximativement, trop peu en tout cas pour que la lecture n'en devienne pas agaçante.

Sorti de l'exposition de ces deux héros trop cools et trop surfeurs pour être supportables, on s'interroge surtout sur quelques détails qui gênent véritablement. Passée la traditionnelle fauteS'assez sur !
S'assez sur !
d'orthographe qui orne désormais quasiment toutes les production BD d'un peu tout le monde, et qui ici est affreusement évidente, on se demande comment ces deux gars, qui vivent de toute évidence sur une autre planète, selon la volonté affichée d'inscrire leurs aventures dans le domaine de la Fantasy, peuvent avoir entendu parler de Flipper et Oum, les dauphins respectivement policier et chocolatier. Leur chance insolente et le revirement de leurs caractères leur permettant des réactions salvatrices en toute circonstance sont aussi matières à débat, mais en avons-nous vraiment envie ?

Cet ouvrage ressemble donc à une "œuvre de jeunesse" avec toutes les maladresses que cela peut comporter. Espérons que les tomes suivants auront bénéficié de l'expérience de celui-ci, et seront alors suffisamment équilibrés pour faire honneur au bon pitch de départ.