5/10Time Twins - Tome 2 - 22/08/79

/ Critique - écrit par athanagor, le 25/08/2008
Notre verdict : 5/10 - En attente de mise au point (Fiche technique)

Tags : tome twins derrien time vignaux jean lombard

Les auteurs Vignaux et Derrien réussissent à distraire tout en ennuyant, soit à mettre en application les plus mauvais préceptes du bouddhisme et du centrisme en France.

Cybille et Cynthia, de Charybde en Scylla, se retrouvent après leur escapade forcée dans les années 20, au pied du Vésuve le 22 août 79, alors qu'elles pensaient se retrouver bien tranquillement dans le Paris de 2007, et dans deux jours ça va chauffer sévère. En effet la machine à remonter le tempsDes scènes à couper le souffle
Des scènes à couper le souffle
nécessite encore deux pièces disséminées dans l'histoire pour les rapatrier saines et sauves à leur époque, et si elles ne veulent pas finir en figurine Play-do version crumble aux poires, elles ont tout intérêt à se secouer le popotin pour retrouver cet élément, et filer chercher le troisième et dernier pour rentrer enfin sur la capitale. Quand bien même, elles risquent d'être un peu déçues, car nous sommes maintenant en 2008.

Il est difficile d'avoir un quelconque avis tranché face à cet ouvrage ; tout sympathique qu'il soit, il ne suscite aucun enthousiasme, ni aucun dégoût et la lecture s'en partage entre quelques rictus en réponse aux divers gags, ponctuellement parsemés de bâillements neurasthéniques. L'opposition des deux caractères de ces héroïnes blondes et encore habillées de manière à en suggérer un max, illustre parfaitement la voie du milieu adoptée par les auteurs. Si Cynthia a le feu au cul, Cybille préfère le calcul. De la même façon, les situations sérieuses sont drapées pudiquement dans un humour gentillet et convenu et l'action alterne avec des scènes explicatives comme l'exige le codex de 1148, rédigé en l'abbaye cistercienne de Ploërmeu-le-Grogroin, coDe l'action en pagaille
De l'action en pagaille
ncernant l'alternance raisonnée dans les œuvres narratives à caractère illustré qui cherchent à conserver au maximum l'équilibre existant entre les différentes humeurs du corps.

De plus, l'érotisme émanant du fantasme des jumelles un peu poseuses et un rien exhibées alimente des éléments d'intrigue qui seraient alors sans intérêt, dans le but de remplir 48 pages sans lasser, mais sans convaincre non plus. Les éléments amusants pour leur incongruité, comme cette prestation des jumelles sur la scène du théâtre qui entonnent du James Brown, appuient sur le fond de commerce de l'œuvre, à savoir que le passage de deux nanas de 20 ans d'aujourd'hui dans l'antiquité, ou la prohibition, laisse nécessairement des traces. Mais cette ficelle est un peu grosse, et on l'apprécierait si on ne l'avait pas déjà si souvent vue.

Selon ce modèle général, le dessin sans être désagréable et ne piquant fort heureusement pas les yeux ne fait preuve d'aucune originalité, que ce soit dans les décors, les corps ou visages, ou illustrations des mécanismes temporels. A l'instar de son histoire, sans déranger, il n'intéresse pas. Jusqu'à ce que...
Jusqu'à ce que...
On lira donc et très certainement le 3e tome avec autant d'effusion de calme olympien, entre un fromage pasteurisé et un dessert sans sucre, qui nourrit sans faire plaisir et réconforte sans apaiser, avant de se faire une raie au milieu et d'aller se coucher dans un lit pas fait, mais aux draps propres.

Bref une BD entière élaborée sous le signe de la médiocrité, qu'on lit, qu'on oublie et qu'on relira sûrement sans se méfier et sans animosité à son égard, et tant pis si la vie c'est de la merde, on a toujours des amis.