8/10Tif et Tondu - Intégrale n°8 - Enquêtes mystérieuses

/ Critique - écrit par plienard, le 03/12/2010
Notre verdict : 8/10 - Le début et la fin d’un grand (Fiche technique)

Découvrons les dernières créations de Maurice Tillieux et les débuts d'un certain Stephen Desberg dans cette intégrale n°8.

Huitième intégrale de Tif et Tondu, c'est dire si la série a perduré dans le temps. Couverture intégrale n°8
Couverture intégrale n°8
Reprenant les trois albums parus entre 1975 et 1978, ils voient l'arrivée d'un jeune scénariste qui "n'en veut",
Stephen Desberg. Le jeune homme va être « formé » par Monsieur Tillieux dont le volume de travail se réduit peu à peu à peau de chagrin. Après être monté jusqu'à sept scénarii par an dans le début des années 70, le débit baisse pour arriver à  « seulement » deux histoires.

Aventure birmane

Un corps est retrouvé dans la jungle birmane. Dans ses poches, des bijoux anciens et un bracelet permettant de l'identifier. Il faisait partie d'une expédition archéologique française disparue depuis de nombreuses années. Pour le pouvoir en place, c'est l'occasion de faire monter une nouvelle expédition sans frais et de récupérer le possible trésor archéologique qui s'y attache. Mais la cupidité n'est pas le seul apanage d'état véreux. Une organisation criminelle profite des préparatifs de l'expédition montée par Amélie d'Yeu et Tif et Tondu pour enlever un des membres et le remplacer par un complice. L'expédition s'annonce compliquée par la présence, en plus, de rebelles chinois qui parcourent la région.

Le gouffre interdit


Un hold-up se déroule au crédit ardéchois d'Aulenay. Mais chose étrange, les malfaiteurs font tout pour que la police soit prévenue et s'arrangent pour partir uniquement lorsqu'elle arrive. Dans le même temps, Tif et Tondu viennent passer quelques jours de vacances chez leur ami Chomerac. Fier de leur montrer sa nouvelle voiture, une CX flambant neuve, il les conduit jusque chez lui, quand tout d'un coup, ils sont percutés par la voiture des voleurs poursuivie par la police. Chomerac décide de les suivre, vexé de s'être fait abîmer la sienne.

Si au niveau scénaristique, il n'y a rien à redire : il y a du suspense, des retournements de situation, on sera moins gentil sur la qualité du dessin. Très classique, il manque d'élégance. Les personnages sont peu expressifs et sans réelles recherches. Le pire de tout concerne les personnages féminins, dessinés rapidement avec de grosses lèvres pulpeuses pour les identifier. Bien qu'un peu trop simple, le dessin reste constant. Il a au moins ce mérite. Le lecteur prendra donc le parti de penser qu'il correspond au style du dessinateur.

Les passe-montagnes

Tif et Tondu partent passer quelques jours à la montagne. C'est l'occasion pour eux de se reposer. Mais l'accueil est glacial. Le gérant de l'hôtel fait tout pour que nos amis ne restent pas alors que son établissement est vide.


Bien que le dessin ne soit pas à la hauteur, un sentiment agréable de plaisir vous étreint à chaque lecture. Ce sentiment vient sans nul doute des scénarii. Si on peut critiquer certains scénarii de Tillieux sur Gil Jourdan (intégrale n°3), ceux concernant Tif et Tondu sont tout bonnement efficaces. Le première aventure est une adaptation d'une ancienne histoire de Félix (un de ses premiers personnages), méthode qu'il utilisera souvent pour pouvoir fournir jusqu'à sept scénarii par an. Cependant, l'énergie commence à baisser et l'apport d'un nouveau scénariste, Stephen Desberg est peut-être le second souffle qu'il fallait pour la série. Il est en tout cas indéniable que les histoires ont une certaine complexité ce qui les rend intéressantes. On reste cependant dans de gentilles aventures où les kidnappeurs utilisent des armes factices (Les passe-montagnes). On regrettera aussi le peu d'approfondissement de la première histoire (aventures birmanes) avec le gouvernement birman censé être infiltré dans l'expédition. Au final, cette partie n'aurait pas été approfondie.

Sur les trois histoires, seule la première réutilise un ancien scénario de Tillieux. Si le procédé reste discutable, le récit n'en est pas moins intéressant. On s'étonne cependant de voir Tif et Tondu si peu importants dans cette histoire.