8.5/10La théorie du grain de sable

/ Critique - écrit par plienard, le 05/06/2013
Notre verdict : 8.5/10 - X-Files belge (Fiche technique)

Tags : schuiten peeters francois obscures benoit sable grain

C’est une grande BD dont je vais vous parler aujourd’hui. Et l’adjectif dont j’ai usé n’est pas usurpé. En effet, dans un format 30*40, la réédition de La théorie du grain de sable par François Schuiten et Benoit Peeters apparaît comme originale. C’est en tout cas une réédition qui met en valeur l’album.


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Un album grand format, donc, en noir et blanc, qui s’inscrit dans l’univers de leur série Les Cités obscures. Un récit qui se veut à la fois futuriste – même s’il se déroule en l’année 784 – et fantastique dans une ville qui réponde au nom de Brüsel.

La jeune mère, Kristin Antipova, est en train de craquer. Seule avec ses deux enfants, c’est déjà difficile, mais un phénomène étrange fait apparaître du sable dans son appartement. Elle se débarrasse d’un premier saut quand elle rencontre un voisin, Constant Peels. Celui-ci est confronté au même problème avec des pierres d’un poids uniforme. La situation devient rapidement critique  pour les deux.


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Elsa Antique est réputée dans le monde des bijoux. Elle reçoit la visite d’un chef de tribu bugti qui lui propose des colliers magnifiques. Mais ce qui attire la jeune femme, c’est le superbe bijou qu’il arbore sur la poitrine. D’une luminescence étrange, il la fascine.

Mary Van Rathen, sorte de Scully belge, s’occupe des phénomènes paranormaux. Elle les identifie et cherche une explication. Elle va avoir du travail car Brüsel est mis en danger avec le sable qui dégouline de l’appartement de Kristin et les pierres qui s’amoncellent dans l’appartement de Constant.

Si l’histoire est fantastique à tout point de vue, l’écrin dont elle dispose l’est tout autant. Ce qui frappe à la lecture de ce récit, c’est le calme avec lequel les personnages subissent ou découvrent les événements extraordinaires. Et malgré cela, la montée en puissance des événements et de la tension n’est pas altérée. Les choses arrivent avec fatalité, mais il doit être possible de les résoudre et Mary est là pour apporter cette réponse.

Le format du livre sera sans doute un frein pour les amateurs de bande dessinée. Il serait pourtant dommage de passer à côté de cette histoire. Pour les collectionneurs, c’est par contre un superbe objet qui risque de prendre une grande place dans la bédéthèque.

Les auteurs rendent encore et toujours hommage à leur capitale, Bruxelles, et notamment la maison Autrique dont ils sont, en quelque sorte, les sauveurs. Et à l’occasion des 30 ans des Cités obscures, François Schuiten fait don de la quasi totalité de ses originaux à des instances françaises et belges.


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