8/10La Théorie de la contorsion

/ Critique - écrit par plienard, le 05/11/2010
Notre verdict : 8/10 - Tordu de rire (Fiche technique)

Deuxième album de la célèbre bloggeuse Margaux Motin, où le rire et la dérision sont les caractéristiques principales. Un album de trentenaire, pour les trentenaires femmes et hommes.

La théorie de la contorsion est le deuxième album de Margaux Motin, après J'aurais adoré être ethnologue, toujours aux éditions Marabout. Initialement illustratrice de presse, cette jeune femme de 32 ans (je me permets de dévoiler son âge, tout simplement car elle le dit dans l'album) s'est fait connaître par son blog qu'elle ouvre en 2008. Et une certaine notoriété commence à s'installer, un buzz comme on dit.


Ceux qui penseraient que cet album est encore un recueil d'illustrations d'une trentenaire mal dans sa peau n'auraient pas entièrement tort, mais sûrement pas raison. Je m'explique. Effectivement, dans la théorie de la contorsion, Margaux Motin nous explose les anecdotes de sa vie de trentenaire avec humour. Et c'est ce dernier point  qui m'a le plus étonné. Non pas que je sois étonné qu'une bloggeuse ait de l'humour. C'est surtout le type d'humour avec lequel elle a fait son album. Il est simple, quelquefois crû, voir sexuel. Bref, j'avais quelquefois l'impression d'être avec un copain en train de raconter des blagues de cul. L'exemple le plus frappant, c'est quand elle compare, elle et sa sœur à ‘Audrey Hepburn et Kim Basinger ...'. Vous vous dites alors qu'elle a les chevilles gonflées. Mais elle clôt la comparaison par ‘... finies à la pisse'. De plus cet album n'est pas un recueil d'illustration. Il se décline par une série de scénettes plus ou moins longues, qui raconte la vie et les anecdotes personnelles de l'auteur. Elle nous dévoile ses fantasmes de midinettes (le prince charmant) et son obsession pour les chaussures (comme toutes les femmes, d'ailleurs on n'apprend rien sur les filles que l'on ne sache déjà). Le tout est fait avec humour et surtout beaucoup de talent, tant dans le style te la narration que dans le dessin. Le dessin est léger et élégant. Il a aussi une certaine force et une énergie. On sent que cette femme un peu fo-folle et capable des plus grands délires. On regrettera pourtant que certains dessins soient différents. On a l'impression d'un mélange d'histoires fait à des époques plus ou moins différentes. Ça gâche un peu le plaisir de se dire qu'elle nous a concocté un album d'un seul trait et non pas récupéré des histoires ça et là.

L'album reste cependant une belle découverte. Il y avait longtemps que je n'avais pas ri en lisant une bande dessinée. Et loin de ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas une bande dessinée pour filles. Et si pour certains, les titres de ses albums sont énigmatiques, elle explique merveilleusement bien celui-ci. Comme un pied de nez à la BD traditionnelle faite de cases, elle nous explique pourquoi elle ne peut pas être rangée dans une catégorie. A part les cases du début qui nous montrent ses différents états de femmes (femme, mère fille ...), il n'y aura aucune case dans l'album.