Talisman - Tome 1 - Le Grimoire des Souhaits
Bande Dessinée / Critique - écrit par athanagor, le 23/02/2009 (Tags : tome talisman tara souhaits debois francois grimoire
Un papa écrivain, c'est bien. Un papa dans le coma qui coûte de l'argent en frais d'hôpitaux, c'est déjà moins bien. Heureusement Tara aime les chats et les capes rouges.
Tara est la fille d'Edwin Mac Gill, écrivain à succès, ce qui lui permet de vivre dans une chouette maison et de pas trop se soucier de l'avenir. Hormis le fait que son père se creuse les méninges pour terminer son livre, ce qui le rend peu disponible et souvent d'une humeur peu encline aux badineries familiales (Eh ouais, c'est dur d'écrire !), tout se passe plutôt bien.
Alors quand son père finit enfin son ouvrage, comme par magie, et se décide à s'occuper plus de sa fille et de sa femme (au foyer), tout va encore mieux dans le meilleur des mondes. Malheureusement, lors de la séance de dédicaces, Edwin s'évanouit dans
Oui, mais ce serait plus un chat un coma profond et mystérieux. L'éditeur n'ayant accepté de payer qu'à la livraison du second tome, Tara et sa mère se retrouvent alors dans une situation pécuniaire peu enviable (Aaaah ! bah, on la ramène moins là !!!...). Obligée de travailler, ce qui la change, maman Mac Gill ouvre un restaurant, situation encore honorable, qui lui prend toute son énergie, alors que l'hôpital lui prend tout son argent. Tara, qui a enfin appris l'humilité, aide sa mère de son mieux en effectuant les livraisons. Un jour elle tombe sur une cape magique, cachée dans un coffre en bois sur lequel est gravé le nom de son père et on sent que ça va aller mieux.
Il s'agit donc d'un ouvrage destiné à dénoncer le comportement odieux de certains éditeurs véreux.
Trêve de gaudriole, nous voici face à une production franco-espagnole, ce qui est plus
Tu crois ?généralement l'apanage des éditions Soleil, avec un auteur également récurrent chez cette même maison d'édition, mais officiant ici pour Glénat. Etrangement classé dans la collection Grafica, qui se démarque plus par son identité bâtie autour d'histoires assez noires, servies par des illustrations typées et audacieuses, ce premier tome offre l'occasion à Montse Martin de montrer ce qu'elle sait faire. Dans cette histoire sur fond d'abracadabra, elle déploie un style très plaisant, à la fois très espagnol (surtout à cause des gros pifs des messieurs, généralement observés dans le trait ibérique) et très Disney (chez qui elle a officié), montrant une fois de plus que les femmes commencent à obtenir une égalité justifiée dans le monde de la BD. Epaulée par Daniel Suarez, elle s'attelle également à la couleur, démontrant la complétude d'un trait sachant manier les perspectives et les reliefs, avec points de fuite et ombres. Beau travail donc, qui passe au delà du conte pour enfant que nous laisse supposer la couverture, et propose un style mature et assuré.
Faut-il y voir une libido houleuse sous la surface, un véritable confort concernant le travail scénariste/dessinatrice ou un engagement revendicatif vers la parité ? Toujours est-il que François Debois collabore pour la seconde fois en peu de tem
ps avec une dessinatrice chez Glénat (toujours pour Grafica). Un François Debois si prolixe qu'on se demande s'il trouve le temps de se laver les dents, avec encore deux albums en prévision chez Soleil, et sûrement pleins d'autres à venir. Prolixe et pour le coup en bonne veine d'inspiration ces derniers temps, car, après la bonne surprise que constituait Magus, cet album, certes un peu court et très largement inspiré (à la limite du pompage, mais tout le monde semble l'assumer chez Glénat) par le monde de Miyazaki installe tout de même très bien son ambiance et son petit monde, mettant le lecteur le plus à l'aise possible avec les paramètres de son histoire avant, espérons-le, de la développer intelligemment. En effet, ce premier tome laisse espérer quelque chose de sympathique, mais pourtant absolument rien d'exceptionnel.