8.5/10Sortilèges, cycle 1 - Tome 1

/ Critique - écrit par plienard, le 04/12/2012
Notre verdict : 8.5/10 - Lecteur ensorcelé (Fiche technique)

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Jean Dufaux nous a concocté un nouveau conte pour noël où les bons sentiments ne sont pas vraiment légions mais où le maître des enfers est mis en défaut. Pour illustrer tout cela, José-Luis Munuera, un ancien repreneur de Spirou et auteur du récent Fraternity. Et pour faire connaître tout cela, ce sont les éditions Dargaud qui s’y collent (et KRINEIN ? un peu ?). Est-ce le trio (quatuor) gagnant ?


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Blanche, une jeune princesse de 17 ans, vient de perdre son père. Contre toute attente, elle devient l’héritière du trône suite aux dernières volontés du défunt. Son frère Ogier et sa mère ne l’entendent pas de cette oreille et complotent contre elle. Alors, cet album ne serait qu’une simple histoire de guerre de succession ?

Ce serait mal connaître le prolifique Jean Dufaux (près de 10 albums pour 2012) qui cache bien d’autres intrigues dans son récit. Pour preuves : un amoureux éconduit qui veut se venger de la reine, un maître des ténèbres qui s’ennuit dans son monde et qui décide de faire un tour dans le monde d’en haut, le même personnage qui se retrouve enfermé à la porte des enfers à la suite de la prise de pouvoir de sa sœur, une sorcière amoureuse de lui et enfin une armée arrivée pour conquérir le royaume de Blanche.

La multitude des intrigues donne de la consistance au récit et n’est en rien un frein à la compréhension des événements. Une raison ? Le dessin et le découpage, bien sûr ! C’est la grande force de José-Luis Munuera. Un dessin disneyien, superbe et élégant. De grandes cases à foison, mais jamais deux pages successives identiques. Ajoutez à cela une pleine page et une double page de toute beauté et vous comprendrez (mais vaut mieux lire l’album pour s’en rendre compte) que tout le côté fable féérique vient du graphisme avec l'aide supplémentaire des couleurs de Sédyas (déjà coloriste sur Fraternity).

Et si quelquefois d’étranges passages humoristiques qui font penser à des albums comme Garulfo ou Sorcelleries cassent le rythme de la tragédie mise en place, ils ne portent en aucun cas atteinte au récit. Au contraire, ce mélange des genres est agréable et étonnant pour un album de Jean Dufaux. Alors Dufaux-Munuera, un duo gagnant, c’est certain. Pour ce qui est du trio (quatuor), on va essayer d’apporter notre pierre à l’édifice du succès de cette toute nouvelle série.


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