Songes - Tome 1 - Coraline
Bande Dessinée / Critique - écrit par iscarioth, le 13/12/2006 (Tags : tome coraline songes livres sciences histoire dodson
Songes ne représente rien de plus qu'une oeuvre maladroite qui mélange érotisme et onirisme, deux mondes amenés très grossièrement.
En bande dessinée comme au cinéma, on connaît les références de l'érotisme : Serpieri et Manara principalement. En bande dessinée comme au cinéma, il n'y a pas que dans les oeuvres pornographiques à proprement parler que l'on retrouve d'affligeantes scènes d'érotisme ridiculement gratuites. Certaines fictions, qui appartiennent à la base à un genre tout autre, distillent aussi des moments de grand maniérisme érotique.
Songes, c'est l'histoire de Coraline, une jeune femme on ne peut plus typée : très grande, très blonde aux très yeux bleus, avec une poitrine « très »... et des hanches... « très » ! Tout cela enrobé dans un 19ème fantaisiste. La jeune femme se rend dans une richissime demeure pour un poste de gouvernante et découvre l'univers loufoque d'un petit garçon, se croyant déjà adulte, qui ne vit que pour ses inventions mécaniques. Notre gentille potiche va se démener pour tenter de le ramener à des occupations plus innocentes, reflets d'une enfance épanouie. Chaque scène est prétexte à voir Coraline montrer ses atouts. On la voit se déshabiller dans sa chambre, elle tombe dans l'eau, et on la suit dans des rêves où plusieurs hommes se la dispute en arrachant ses vêtements en lambeau. A chaque réveil, elle se retrouve sans culotte (!). Tout est tellement grossier ! On n'aura jamais vu une bimbo au bassin projeté à l'arrière et aux seins propulsés en avant avec autant de force. Les auteurs planifient des mises en scènes et jeux de plan pour la montrer dénudée ou en position particulière. A voir, la page 11, et cette façon de tomber à l'eau très artificielle, ou la page suivante, avec une robe mouillée en contre-jour, qui laisse forcément apparaître quelques formes...
Coraline en petits dessous au balcon, Coraline qui se rebelle au bord du viol, Coraline en nuisette en toute innocente chez le tailleur. Bref, Coraline dont l'envergure de la personnalité est inversement proportionnelle à l'astronomique tour de poitrine. Passons. Laissons cet aspect de coté. Si la série est baptisée « Songes », c'est qu'il y a une raison, et si le scénario est signé Filippi (John Lord, Les corsaires d'Alcibiade...), c'est qu'il y a forcément du bon. Songes nous emmène dans un monde imaginaire. Il y a premièrement la fantaisie et le coté loufoque des inventions développées par l'enfant. Ensuite, il y a l'univers des rêves, toujours très érotiques comme on l'a dit, des rêves qui prennent le sommeil de Coraline chaque nuit et qui, dirait-on, n'ont rien de très « normaux ». Mouais. On nous a déjà fait le coup un bon millier de fois et rien dans le ton ni dans la forme ne nous indique de grandes nouveauté. L'oeuvre possède tout de même de très grandes qualités graphiques, avec un Terry Dodson aux traits et couleurs très affirmées bien qu'un peu « Walt-disney-iens ».
Songes ne représente rien de plus qu'une oeuvre maladroite qui mélange érotisme et onirisme, deux mondes amenés très grossièrement. Et même si l'on prend l'album pour ce qu'il est, de l'érotisme qui s'assume mal, c'est très très loin de valoir un bon Russ Meyer.