8/10Le Silence de nos amis

/ Critique - écrit par plienard, le 25/03/2012
Notre verdict : 8/10 - Le cri de la tolérance (Fiche technique)

Nous sommes en 1967, à Houston, en pleine période de revendications pour les droits civiques des noirs américains. Jack Long, un reporter blanc, filme une manifestation du CCNE (Comité de coordination non-violent des étudiants) sur le campus de l’université. Il est pris à partie par quelques manifestants qui voient en lui un « sale blanc ». Larry Thompson, un enseignant noir vient alors à sa rescousse. Les deux hommes se connaissent mais ne se côtoient pas vraiment. Ils vont alors décider de transgresser les idées reçues en devenant amis.


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Vous l’aurez peut-être remarqué le reporter blanc, Jack Long, a le même nom de famille que l’un des scénaristes de l’album Mark Long. C’est tout simplement son père. Mark, associé à Jim Demonakos, raconte la vie de son père et de son amitié avec une famille noire, les Thompson. Casterman nous propose la réédition de ce comics, best-seller du New-York Times. Si, de par sa nature historique, on peut comprendre l’engouement des américains pour cette histoire, les qualités graphique et narrative sont aussi les clés de son succès. Riche émotionnellement, cet ouvrage nous ouvre les portes d’une histoire que nous, français, connaissons généralement peu. On a bien en mémoire quelques références historiques, quelques dates importantes comme la mort du pasteur Martin Luther King le 04 avril 1968. Pourtant la lutte pour les droits civiques des noirs américains n’est pas uniquement l’affaire de quelques dates ou de célébrités, elle est aussi la somme des petits combats locaux comme ce qu’il s’est passé entre les Long et les Thompson. C’est un récit semi-biographique et ce qu’il ressort le plus, en tout cas pour moi, c’est cette scène rigolote entre les enfants qui se découvrent en se touchant leurs cheveux ou cette scène antre Larry Thompson et son fils dans la voiture où la violence de la ségrégation ressort en colère du père envers son fils.

L’album est plus émouvant pour ses scènes du quotidien, plus que pour le procès qu’on semble avoir déjà vu maintes fois au cinéma ou à la télévision. Il a plu aux Américains, il devrait plaire à n’importe qui. Il nous apprend la tolérance, mais il a prêché un converti.