4.5/10Sibylline - intégrale n°2 - 1969 à 1974

/ Critique - écrit par plienard, le 04/03/2012
Notre verdict : 4.5/10 - Une ligne claire mise à mal (Fiche technique)

Depuis le mois de Janvier, on peut trouver dans les bacs des libraires, la seconde intégrale des aventures de Sibylline portant sur la période entre 1969 et 1974.
La couverture de l'intégrale.
Les albums Sibylline et le petit cirque, Le gâteau de Sibylline, Sibylline et l’élixir magique, Sibylline s’envole, ainsi que quelques petites histoires y sont réunis avec une qualité de reproduction que l’on peut qualifier de médiocre, et on est gentils. L’éditeur s’en excuse même, en arguant qu’il n’a pas pu faire mieux. Mais je vous rassure, on paye toujours le même prix que pour une intégrale bien faite. Il ne faut pas rêver quand même !

Malgré ce point très négatif, il y a un charme presque enfantin à retrouver ce couple de souris, Sibylline et Taboum, affronter les épreuves qui leur sont mises sur le chemin par l’auteur Raymond Macherot et avec la complicité occasionnelle de Paul Deliège ou Yvan Delporte. Les souriceaux rencontreront un moineau perdu dans le froid de l’hiver à Noël, combattront le magicien Pistolard à la baguette noire et bleue, recroiseront le chemin du rat Anathème devenu froussard et qui fuit Gudu et ses furets, intégreront un petit cirque alors qu’ils partent en vacances sur la Costa Brava, affronteront des pirates et une mystérieuse secte des cravates noires, aideront un coucou à retrouver sa voix ...


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Si la qualité de la réimpression laisse à désirer, les histoires, sont, elles aussi, de qualité aléatoire. Les quelques histoires sur quelques pages sont peut-être les pires. Si au demeurant, il y a un fond de gentillesse, la réaction des personnages et l’enchaînement des événements entre les cases sont brutaux et au final vous vous demandez à quoi cela a servi. Les plus longues histoires permettent donc plus de souplesse à ce niveau, mais l’introduction d’une part de magie dans cet univers très réaliste – même si des animaux qui voyagent en roulotte, cela peut paraître irréel – ou en tout cas cohérent, dérange et ne semble plus correspondre à ce que l’on a apprécié au début.

Il reste cependant le caractère bien trempé de Sibylline, au grand dam de Taboum, son compagnon.
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Toujours prête à aider les autres, elle a une furieuse tendance à vouloir régler les problèmes elle-même. Cela se termine, bien sûr, toujours très bien : Pistolard est rendu tout mielleux avec sa nouvelle baguette rose, ou les gâteux de la souris redeviennent les meilleurs du monde.

Et si Sibylline et Taboum sont toujours là pour résoudre les problèmes, Flouzemaker va lui être bien présent pour les provoquer. Son goût immodéré pour l’argent (des noisettes !) le verra faire les pires bêtises : séquestrer Gudu pour lever une rançon pour sa capture, créer la compagnie d’aviation Flouzemak’air avec un pélican et le minimum de service.

Bref, le monde imaginé par Raymond Macherot est à l’image de la société : brutal, agressif, guerrier mais avec des moments de douceur, de gentillesse et d’amitié qui permettent des fins heureuses.


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